Fightings in Briançonnais and Queyras valleys
Jusqu'à l'armistice, le Secteur Fortifié de Haute Durance résistera à l'envahisseur avec brio.
Par GDI (2S) Hervé Bizeul, Patrick Lemaitre et Nicolas Izquierdo
Dispositif du Secteur Fortifié du Dauphiné (SFD)
dans le Briançonnais et le Queyras
Le Secteur fortifié du Dauphiné est situé entre le secteur fortifié de la Savoie au nord et le secteur fortifié des Alpes-Maritimes au sud et s'étend du camp des Rochilles (au Sud de Valloire) au camp des Fourches à l'Est de Jausiers dans l'Ubaye.
Il présente deux grandes voies de pénétration qui sont les axes formés par les vallées de la Haute Durance (Briançon) et de l'Ubaye (Barcelonnette), les autres cols frontaliers étant réduits à de simples chemins muletiers généralement praticables en toute saison situés en altitude ou dans des zones peu praticables et ne se prêtant pas à d'importants mouvements de troupes.
Dénommé initialement en 1924 « Secteur fortifié des Hautes-Alpes », puis « de Haute-Durance » (dénomination qu'il conservera jusqu'en fin 1933), ce secteur déjà traité par Vauban et Séré de Rivières, verra la plupart des projets de la Commission d’organisation des régions fortifiées (CORF) le concernant, très ambitieux, repoussés ou abandonnés au profit du Secteur fortifié des Alpes-Maritimes. Au final, seul quelques ouvrages d'artillerie parmi ceux initialement envisagés seront construits par la CORF, la construction du reste des ouvrages de ce secteur ayant été mené par la main d'œuvre militaire (MOM).
La vallée de l'Ubaye sera la mieux dotée avec les ouvrages d'artillerie de Roche la Croix, de Saint Ours haut et de Restefond.
La vallée de la Haute Durance ne verra que la construction du gros ouvrage du Janus, le dispositif étant complété par les anciens forts réutilisés et les ouvrages d'infanterie ou d'avant poste érigés par la MOM.
Le Queyras, bien qu'étudié dans le rapport sur la défense des Alpes (25/FA) de Février 1929, sera laissé volontairement de côté du fait de l'absence d'axes importants en provenance d'Italie et à fortifier « au moment du besoin » par des installations de campagne. Néanmoins, à l'été 1935 un projet de route transfrontalière avec tunnel par le Col Lacroix au-dessus d'Abriés poussa la CORF à envisager une infrastructure permanente sérieuse avec barrage rapide, DMP, et position de résistance en avant de Château-Queyras entre l' Argrenier et le Sommet Bucher.
Un petit ouvrage d'artillerie avec tourelle de 75/33 et quelques ouvrages d'infanterie légers devaient s'y trouver.
Ce projet n'ira pas plus loin, mais c'est cette même ligne qui servira de position principale de résistance en 1940.
Le SFD est renforcé par la 27° DIA jusqu'en novembre 1939, date à laquelle elle est transférée dans le Nord-Est.
A partir de la fin avril, la 64° DI arrive sur le secteur et prend le commandement des vallées du Queyras et de l'Ubaye, la vallée de Briançon restant sous le commandement du SFD.La guerre est déclarée le 10 juin par l'Italie qui ne portera ses premiers offensives que quelques jours plus tard à partir du 16 du fait de mauvaises conditions météorologiques.
Dans le Briançonnais, le 4° Corpo d'Armata italien restera bloqué au col de Montgenèvre.
Le dispositif était complété par les anciens forts réutilisés et les ouvrages d'infanterie ou d'avant poste érigés par la MOM. seront arrosées par les huit tourelles d'artillerie du Fort du Chaberton jusqu'à sa destruction le 21 juin par les mortiers de 280 de la 6ème Batterie du 154°RAP du Lieutenant Miguet.
Jusqu'à l'armistice, le SFD résistera à l'envahisseur avec brio.
Référence:
Article de Jean-Michel Jolas sur le Site Wikimaginot.Eu (extraits concernant le briançonnais et le Queyras).
Les sud-alpins dans la guerre: juin 1940 Cahiers des troupes de montagne
Sincères remerciements à la municipalité de Montdauphin, au centre des monuments nationaux et aux amicales locales!
