* L’Osservatorio di artiglieria della vetta Bucher
* L'Osservatorio di artiglieria della vetta Bucherè particolarmente ben posizionato lungo la linea di cresta che confina con la vetta Bucher rivolto a est.
Par GDI (2S) Hervé Bizeul, Patrick Lemaitre et Nicolas Izquierdo
De cet emplacement, les artilleurs pouvaient observer avec précision les coups jusqu'à Aiguilles et couvrir aisément la vallée du Guil entre Abriès (non observé) et Aiguilles. Il pouvaient également observer les coups vers la crête du Mourre Froid en face du sommet Bucher en direction de l'est.
Il a été construit par de la main d'œuvre militaire au cours des années 1930.
Action de l'Artillerie dans la Bataille du Queyras par le Chef d'escadron Moureton
Transmis par Marc Endinger
Le système d'observation, le réseau des transmissions avec fil, radio et optique, ainsi que la préparation des tirs organisés de longue date et complétés depuis l'arrivée des éléments du 93e RAM ont fonctionné dans des conditions excellentes dès le début des opérations.
Le 18 juin
Ce n'est que le 18 juin que commencèrent les opérations actives.
La participation de l'artillerie peut être ainsi résumée.
Des patrouilles s'infiltrent temporairement en territoire français.
La section du Lieutenant Desportes, installée au torrent de Malrif, à 2000 m en aval d' Abriès, est prête a ouvrir le feu, mais n'intervient pas.
Il est de même dans la journée du 19 juin.
Dans la nuit du 19 au 20 toutefois, une section de 75 m de la 9e Batterie du 93e RAM aux ordres du Lieutenant Fabre est poussée dans cette même région, en amont du confluent du torrent du Malrif et du Guil.
Le 20 juin
L'ennemi se montre plus pressant ; des éléments se glissent jusqu'à la crête de Jilly ; d'autres débouchent du col de La Croix, descendant par les bois sur l'Echalp.
Le feu est alors ouvert par les 65 M sur Jilly et par la section de 75 M sur l'Echalp. Ce dernier est remarquablement règlé par le Lieutenant Masson de l'EM du 3/162e RAP installé à La Monta, qui, relié par fil au Lieutenant Fabre, ajuste les tirs de cette section avec une précision remarquable.
Son action, plein de sang froid, à d'ailleurs fait l'objet d'une belle citation à l'ordre de la Division.
Dans la soirée, l'artillerie italienne tire sur Ristolas, ce qui a pour unique effet de détruire quelques maisons par incendie.
Le 21 juin
Les sections de 65 M et de 75 M effectuent de nombreux tirs, toujours réglés par le Lieutenant Masson, qui causent des pertes sérieuses à l'infanterie italienne. En 36 heures, elle n'a pas tiré moins de 900 coups.
Dans la soirée, en raison de la pression de l'ennemi, ces deux sections sont repliées sur leurs positions arrières.
Elles se déplacent sous le feu de l'infanterie ennemie, mais n'éprouvent aucunes pertes. Elles réussissent à emporter tout leur matériel dans ce décrochage délicat.
Dans l'après midi, l'artillerie ennemie tire 600 coups sur La Monta, une attaque italienne qui lui succède tombe dans le vide.
Dans la région d' Abriès, des tirs d'interdiction ont été exécutés par l'artillerie italienne des cinq heures du matin.
Leurs effets paraissent avoir été bien médiocres.
Au début de l'après midi, une attaque est montée par les italiens sur Abriès, venant du Nord. La batterie de 105 L du Sommet Bucher ouvre le feu et exécute des tirs de contre-préparation entre Le Roux et Abriès.
La section de 155 L tire également sur les Bois du Genèbrier.
Pendant cette journée, les PO d'artillerie signalent de nombreux mouvements de colonnes muletières et de fantassins vers la Reychasse, malheureusement hors de portée de l'artillerie. N'ayant aucun matériel à longue portée dans le Queyras, nous manquons ainsi de magnifiques occasions.
Vers 16 heures, l'ennemi essaie de déborder Abriès par la crête de Malrif, ses colonnes sont dispersées par un tir rapide de la batterie de 105 L commandée par le Lieutenant Fraysse.
Dans la soirée, des tirs d'interdiction gênent l'ennemi dans la région des Bois du Genèbrier et du Villard d'Abriès.
Le 22 juin
Dans la matinée, les attaques tentées par le Nord et par l'Est d' Abriès sont arrêtées par le tir de 400 coups de 105 L.
A signaler également au cours de la matinée, la destruction d'une partie du dépôt de munitions de Montdauphin par une unique bombe d'avion bien placée.
Dans l'après midi, les infiltrations ennemies débouchent sur Abriès venant du Sud. Elles sont arrêtées dans la région de Pat Bel – La Garcine, par le tir de 105 l observe par les officiers de chasseurs installés dans la pilule sud.
Dans la nuit, cette même batterie de 105 L, toujours infatigable, exécute des tirs d'interdiction et de harcèlement sur le Colet de Jilly, les routes d' Abriès au Roux et à Ristolas et à la Garcine.
Le 23 Juin
La matinée du 23 juin n'est marquée par aucune action d'artillerie importante.
L'après midi, le 105 L arrête une attaque venant de Ristolas par des tirs précis réglés par l'infanterie.
Le 155 L attaque les Bois de Genèbrier tandis que le 105 L tire sur la Collette de Jilly en fin d'après midi.
La batterie Fabre est désigné pour occuper une position avancée a hauteur d'Aiguilles, elle sera mise en place dans la nuit, non sans difficultés, par suite du très mauvais temps.
C'est au cours de cette journée du 23 juin que l'activité commence dans le quartier de Ceillac, tenu par le 102e Bataillon Alpin de Forteresse.
Des infiltrations ennemies sont en effet signalées dans les Haut Christillian venant du Col Longet et de la Farnareita.
La 7e batterie (Lieutenant Seranne) et la 8e batterie (Lieutenant Jaspard) exécutent de violents tirs de 75 M sur le Bois Noir et le Bois de la crête 2103.
Ceci permet aux SES de réoccuper leurs positions. La dernière de ces batteries exécute des tirs de harcèlement pendant la nuit.
Le 24 juin
Le lendemain 24 juin, ces mouvements ennemis sont repris. Des petites colonnes descendent du Col Girardin.
La 7e batterie, dans le Christiallian, la 8e batterie, dans le Melezet, exécutent d'excellents tirs, notamment un violent marteau de 50 coups arrête net une attaque à la Cime de Mélezet.
Dans la région d' Abriès, les attaques sur le village par le sud est reprennent. Elles sont stoppées par nos tirs d'arrêt.
La 9e batterie du lieutenant Fabre, des que les brouillards se lèvent, règle sur l'observatoire de Jilly, délogeant cinq observateurs ennemis.
Dans la nuit suivante, jusqu'à minuit 35, heure de la cessation des hostilités, la batterie de 105 L du Sommet Bucher ainsi que les trois batteries de 75 M du 93e RAM, exécutent des tirs massifs d'harcèlement au Nord, à l'Est et au Sud d'Abriès, ainsi que dans les quartier de Ceillac. Chaque unité tire plusieurs centaines de coups.
Ainsi se termine cette action d'artillerie du Queyras, trop tôt au gré de tous, Officiers, Grades et Canonniers dont le moral est reste très élevé malgré le caractère tragique et pénible des heures que nous traversons.
Quelques batteries ou sections du 162e RAP, déployées en vue de la défense de la position de résistance, n'ont même pas eu a intervenir. Elles avaient toutefois fait leur préparation expérimentale.
A côté de l'excellente observation faite par le lieutenant Masson, dans les lignes d'infanterie et des tirs dirigés par les lieutenants Fraysse, Desportes, Fabre, Seranne et Jaspard, il faut signaler l'habile direction des tirs par le Commandant Ferrand, qui a su obtenir le rendement maximum de son artillerie dans le sous secteur Haut-Guil, qu'il connaissait parfaitement.
Le nombre de coups tirés est de l'ordre de 5 000…
Notes et références
Juin 1940 : la bataille des Alpes : quelques aspects peu connus des combats de la région d’Abriès (Hautes-Alpes)