Armée des alpes Juin 1940
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Code lieu: 078

La postazione d’artiglieria Sainte-Agnès

Le nostre tre SES di primo scaglione, è vero supportate da una potente artiglieria, subiscono il peso maggiore dell'assalto italiano.

Par Jean Pierre Martin et Marc Endinger

Code lieu: 78
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Forces en présence

  • françaises : section d’éclaireurs-skieurs (SES) 20 et 25e bataillon de chasseurs alpins (BCA); 86e bataillon alpin de forteresse (BAF ,capitaine Allègre) avec sa SES.
  • S’ajoute l’appui d’artillerie du II e et III e groupes du 157 e RAP, des II e groupe du 113 e régiment d'artillerie lourde hippomobile (RALH), III e groupe du 149 e RALH.  
  • italiennes : III/42e RI; éléments du 89e RI; 36e bataillon de chemises noires
Nos trois SES de premier échelon, il est vrai appuyées par une puissante artillerie, subissent de plein fouet l’assaut italien. Contraintes de se replier sur la ligne La Pena-la Colletta, elles résistent victorieusement sous une pluie battante, jusqu’au cessez-le-feu du 25 juin. L’ouvrage d’artillerie de Sainte-Agnès est constitué de six blocs et d’une artillerie puissante, avec 4 canons de 75mm, 4 mortiers de 81mm, et deux lance-bombes de 135mm. Il croise ses feux avec ceux de Castillon, du col des Banquettes et de Roquebrune. Il a joué un rôle décisif lors des combats de juin 1940, neutralisant les assauts italiens contre Menton et vers le col du Razet. En cinq jours de combat, il aura tiré 1200 obus de 75, 80 de 81 et 234 de 135.

SES AU COMBAT ; SECTEUR DE CASTELLAR (86e BAF, 20e et 25e BCA)

Pas de la Vieille, Ansierra, Pas de la Corne, Restaud, Ormea, Pas du Porc, Nicioret

L’attaque du 13 juin. C’est par un violent tir de mortiers dirigé sur nos positions de première ligne que les Italiens ont ouvert les hostilités entre le Pas de la Corne et le Carpano, c’est-à-dire sur tout notre front, et cela en lançant contre nous des chemises noires, les fantassins du 89e RI, des gardes finances spécialement désignés pour manœuvrer, eux qui nous vantaient la solidité de l’amitié latine !

Pas de surprise chez nous, mais du tir précis ; c’est ainsi que les éléments qui débouchaient du Pas de la Corne, de la cime de Crese et du Restaud sont cloués sur place. Trois officiers sont tués. L’attaque sur le Pas du Porc, Nicioret, Plan du Lion, est menée par trois compagnies contre notre SES du 25e BCA qui se couvre de gloire. Les chasseurs qui tiennent le petit poste du Pas du Porc se défendent à un contre quinze, à coup de grenades et de mousquetons. Le sergent descend par une corde de rappel pour aider ses chasseurs ; les Italiens la mitraillent, coupent la corde et c’est la chute dans le précipice du petit sergent qui s’en est tout de même tiré avec une vingtaine de blessures. C’est le chasseur Bourquin, vingt ans qui, le bras arraché, continue à se battre ; c’est le sergent-chef Prongue qui, entouré par l’ennemi, fonce dans le tas avec quatre chasseurs et massacre tout ce qui l’entoure ; c’est le sous-lieutenant Protche qui, sans casque, conduit ses éclaireurs à la contre-attaque, face à l’officier italien qui avait lancé l’assaut en criant : « AvantiSavoia ! Sopra il tenente ! ». Ce furent ses dernières paroles.

C’est tout le monde qu’il faudrait citer, car tous ont été superbes et la liaison entre les divers éléments du CR Castellar a été vraiment magnifique.

Et ici une parenthèse s’impose pour souligner l’action des garnisons des trois ouvrages de notre secteur, la Penna, la Couletta et le Pilon. La consigne pour ces Alpins était de s’enfermer dans leur béton et de mourir en combattant. Ils ont préféré se battre également au grand air, et c’est spontanément que du 13 au 25 juin ils ont apporté un soutien continuel aux SES, tant au pont de vue du ravitaillement qu’en neutralisant tous les éléments qui cherchaient à s’infiltrer par les ravins.

La Penna n’a pas permis au bataillon qui voulait dégringoler sur Monti par le ravin de la Condamine de dépasser la Mourga, son mortier, sa mitrailleuse et ses FM semant la mort dans les rangs italiens. La Coletta a fermé avec une mitrailleuse la coulée du Plan du Lion et la Balmetta, tandis que le Pilon a arrosé sans arrêt le Plan du Lion, les Granges, Saint-Paul, le Raousset, prenant également en écharpe l’ennemi qui avançait à notre droite. C’est la mitrailleuse du Pilon qui a tué le capitaine Ferralis commandant un bataillon italien et son officier adjoint, qui avait mis à prix la tête du capitaine Allègre, l’empoisonneur.

D’ailleurs, les nombreuses autos sanitaires que nous apercevions de l’Ormea vers Vintimille disaient éloquemment combien étaient importantes les pertes italiennes. Il faut également souligner l’action superbe de notre artillerie qui, en liaison directe avec le commandant du CR, est intervenue avec une rapidité extraordinaire et une précision merveilleuse. Nos éclaireurs ont puisé dans ce soutien si efficace une confiance plus grande encore, alors que des blessés italiens mourraient en prononçant le nom de Monte Agelo.

Cependant, suivant en cela les consignes reçues, nos éclaireurs après avoir dissocié l’attaque se repliaient lentement pour aller se mettre à la disposition du commandant du sous-quartier ; mais le commandant du CR Castellar les arrêtait en route et, à la nuit, les trois SES remontaient et reprenaient le contact avec l’ennemi.

Après cet échec sanglant, les Italiens préparent une deuxième opération. De nombreux mortiers sont installés tout le long de la crête. Nous les signalons à notre artillerie et c’est l’arrosage meurtrier. On nous signale des infiltrations dans le ravin au sud du Pilon, débouchant sur la route de Castellar. […] Ce sont bientôt des manœuvres d’approche qui ont le gros avantage de s’opérer aux vues de notre observatoire de l’Ormea. Notre artillerie fait du beau travail. […]

Au matin du 22 juin les Italiens déclenchent leur deuxième offensive à grand renfort d’artillerie et de mortiers. Le Grammondo, le Barracone, le Magliocca nous arrosent copieusement avec du 105, du 149, du 220 tandis que du Fuga, des Roches Longues et de la Guardiera les mortiers partent en série. Toutes nos lignes téléphoniques sont coupées. La caserne de Castellar, vide d’ailleurs, est détruite. Nos six cloches résistent très bien, offrant un abri sûr à la garnison du CR. […]

Nos SES se replient sur ordre à minuit et occupent une ligne allant du ravin de la Condamine, rochers ouest de l’Ormea, Balmetta. Nos appareils de TSF sont à plat ; nous sommes isolés. Nos FM installés sur les pentes est de Castellar ouvrent un feu nourri sur les éléments italiens qui s’infiltrent dans le ravin du Fossan et qui sont stoppés. […] La SES du 96e BAF qui tenait La Colle a dû se replier car la fusillade crépite presque derrière nous. Et le lendemain à minuit, tandis que la pluie fait rage, nous recevons l’ordre de nous replier. […]

Le 25 un groupe franc repart de la Torre vers Tardieu où l’armistice le surprend. Le capitaine Allègre remonte à Castellar, à la Coletta, au Plan du Lion, où quelques Italiens, repliés sous notre bombardement, sont invités à vider les lieux. Ils regagnent la crête. Mais l’armistice nous oblige à quitter le secteur.

Journal de marche du capitaine Allègre

 

 

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Fonds privé Jean Pierre Martin