Le général Cartier
Georges Eugène Alphonse Cartier est né à Genève, en Suisse, le 5 février 1877. Il s’engage comme deuxième classe au 22e bataillon de chasseurs à pied à Albertville le 13 mars 1896, devient sous-officier puis intègre l’École militaire de l’infanterie de Saint-Maixent le 1er avril 1900. Il en sort 6e sur 325, et rejoint le 1er avril 1901 le 12e BCA comme sous-lieutenant. Après plusieurs années comme chef de section durant lesquelles il est remarquablement noté, il intègre l’ESG en 1907 puis, à partir de 1911, commande une compagnie du 28e BCP à Embrun (Hautes-Alpes).
Stagiaire à l’EMAT début 1914, il rejoint fin août l’état-major de la VIearmée. Fait chevalier de la Légion d’honneur le 11 janvier 1916, il est envoyé en mission en Roumanie le 4 avril. Promu chef de bataillon le 6 juillet 1917, il rentre en France le 2 novembre. Officier adjoint du 159e RIA, le 3 août 1918 il rejoint l’état-major des armées alliées en Orient comme chef du 2e bureau. Au cours du conflit il a été cité trois fois à l’ordre de l’armée et une fois à l’ordre du corps d’armée.
En mai 1921, il rejoint l’EM du 32e CA. Promu lieutenant-colonel le 25 mars 1923, il est muté en septembre de la même année au 18e RI à Pau, avant de rejoindre l’état-major particulier du ministre de la Guerre. Promu colonel le 25 septembre 1927, il prend le commandement du 18e RI le 5 octobre. Alpiniste fervent, il fait de nombreux adeptes. Le général Touchard, le note au titre de l’année 1928 comme un « officier supérieur éminent, pénétré de sa mission de chef de corps, plein d’amour-propre et de dignité, exigeant pour autrui comme pour lui-même, rigide dans ses principes et ses méthodes, rude pour les mauvais, ardent à défendre les bons ». Après être passé par le CHEM, Cartier commande à partir de juin 1931 l’infanterie de la 23e DI à Angoulême. Le 24 septembre 1932 il prend le commandement de la 53e brigade d’infanterie alpine puis est promu général de brigade le 20 mars 1933. Le 30 octobre 1936, il est placé à la tête de la 27e division d’infanterie alpine, du secteur fortifié du Dauphiné et du groupe de subdivision de Grenoble. Il a alors plus de vingt mille hommes sous ses ordres. Général de division le 18 janvier 1937, réputé très exigeant, il est atteint par la limite d’âge le 5 février 1939 et placé en deuxième section du cadre des officiers généraux.
Rappelé à l’activité le 2 septembre 1939, il prend le commandement de la 64e DI, qu’il est chargé de mettre sur pied dans les Alpes. Pour parvenir à ses fins, il bouscule les procédures, les hommes comme les habitudes. Atteint une seconde fois par la nouvelle limite d’âge que vient de décréter le général Gamelin pour les divisionnaires commandant une grande unité, il doit quitter son commandement mi-novembre pour devenir directeur des étapes de la VIe armée. Remis à la disposition du ministre le 1er juin, le général Olry fait appel à lui pour organiser la défense des arrières face aux Allemands. Cartier se démène, improvise, réquisitionne, menace de faire fusiller immédiatement ceux qui ne lui obéiraient pas ou reculeraient. En quelques jours il organise un front et rempli intégralement sa mission. Il est cité à l’ordre de l’armée.
Le 1er juillet 1940, il est replacé en 2e section sans emploi. Nommé à la tête de la municipalité d’Annecy par le nouveau régime, élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur le 30 juin 1941, il s’oppose au préfet de Haute-Savoie et se voit finalement révoqué de son poste de maire. Avec d’anciens combattants de l’armée des Alpes, il crée un mouvement de résistance en liaison directe avec le général Giraud à Alger. Il décède à Jacob-Bellecombette (Savoie) le 2 juin 1960.
Général Cartier
Coll. Cartier