Sur ces pages, l'historien Max Schiavon nous détaille les éléments de contexte de la bataille victorieuse conduite par l'armée des Alpes en juin 1940.
"La bataille des Alpes se déroule dans le cadre de la bataille de France en juin 1940 lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle oppose dans un premier temps l’armée française des Alpes, commandée par le général René Olry, au groupe d'armées Ouest italien ( Ire et IVe armées ), dirigé par le prince Humbert de Savoie, sur la crête des Alpes . L’armée des Alpes doit ensuite, à partir du 20 juin, affronter un fort groupement de la 12e armée allemande (général List), dont le XVIe Panzerkorps (Général Erich Hoepner), qui arrive du nord de Lyon et prend l’offensive dans la vallée du Rhône, vers Annecy, Chambéry et Grenoble."
Depuis l’Unité italienne, réalisée dans les années 1860, jusqu’en 1945, les périodes de tensions entre Paris et Rome alternent avec les temps d’apaisement. A plusieurs reprises, les deux pays se trouvent au bord du conflit, tant les divergences d’intérêts s’avèrent profondes.
Dans la décennie 1870, le poids de la Question romaine se fait durement sentir.
Dans un deuxième temps, c’est la rivalité coloniale, notamment autour de la possession de la Tunisie, qui empoisonne les relations franco-italiennes et aboutissent à l’adhésion de l’Italie à la Triplice (avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie).
Les Alpes deviennent dès lors un possible champ de bataille.
Malgré des accords secrets conclus en 1902, la France et l’Italie demeurent rivales en Europe et en Méditerranée.
L’entrée en guerre de l’Italie aux côtés des Alliés, le 24 mai 1915, met en sourdine les divergences qui cependant demeurent.
Après la Grande Guerre, France et Italie s’opposent en Europe centrale, mais s’accordent sur la nécessité de contenir une Allemagne déjà révisionniste.
Mussolini, arrivé au pouvoir en 1922, espère conclure une alliance avec la France. C’est chose faite en 1935, mais la conquête de l’Éthiopie par l’Italie en 1936, sa participation à la guerre d’Espagne aux côtés des nationalistes, l’entraîne inexorablement vers une alliance avec l’Allemagne. D’autant plus que le gouvernement français de Front populaire ne fait rien pour apaiser les tensions.
Certes les contentieux entre les deux pays étaient nombreux, mais leur règlement n’impliquait pas forcément un conflit armé.
Ainsi les Alpes demeurent une zone de tensions mais pas de combats, ceci jusqu’au 10 juin 1940.
Photo : BrunoLC Wikicommons
Une bataille oubliée: Collection « Mémoire et citoyenneté », N°6, MINDEF/SGA/DMPA
Max Schiavon (préf. François Cochet), Victoire sur les Alpes : juin 1940, Briançonnais, Queyras, Ubaye, Turquant Parçay-sur-Vienne, Mens sana Anovi, 2011, 475 p. (ISBN 979-1-090-44706-6).
Frédéric le Moal et Max Schiavon, Juin 1940, la guerre des Alpes : enjeux et stratégies, Paris, Economica, coll. «Campagnes & stratégies. / Grandes batailles » (no 83), 2010, 488 p. (ISBN 978-2-717-85846-4).
Général MONTAGNE « bataille pour Nice et la Provence » , la référence pour les combats du XVe Corps d’Armée.
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