A quelques nuances près, l’équilibre des forces terrestres entre Français, Allemands et italiens est total.
À la légende d’une supériorité matérielle allemande répond celle de la médiocrité des matériels français.
L’écart est grand entre l’idée que nous nous faisons des causes de la défaite militaire française en 1940 et la réalité.
Aujourd’hui encore, notre perception s’enracine dans les constats dressés par les contemporains, qui tous concluent invariablement au manque d’hommes, de chars et d’avions.
Peu ergonomique, le char français Somua reste le meilleur blindé des débuts de la guerre ;
la Wehrmacht n’est motorisée que dans 10% de ses grandes unités et utilise un nombre équivalent de chevaux à celui de l’armée française ; l’équipement des soldats est en tous points comparable, etc.
C’est bien moins le nombre et la qualité des matériels qui sont en cause que leur usage stratégique et opérationnel :
"les mille paquets de trois chars français contre les trois paquets de mille chars allemands", selon la boutade du général Delestraint.
On sait aujourd'hui que :
– que le nombre de véhicules blindés est équivalents dans les deux camps,
– que les chars modernes allemands, plus nombreux, se révélèrent souvent inférieurs à leurs homologues français,
– le potentiel blindé français est encore principalement éparpillé en soutien des corps d'infanterie,
– l’aviation française était en infériorité numérique face à la Luftwaffe: le 10 mai 1940, la France dispose de 1400 avions (dont 500 reconnaissances totalement périmés), alors que la Luftwaffe en possède 2900
Le format et l’organisation des armées françaises de 1939 étaient totalement tournées vers la défensive
et les équipements peu adaptés à l’offensive (à l’ instar des chars lourdement blindés et peu mobiles).