Le général Mer
Jean Mer est né le 29 novembre 1885 à Alger. Il intègre Saint-Cyr à l’automne 1905, classé 9e sur 275 élèves. Sous-lieutenant le 1er octobre 1907, il rejoint le 4e bataillon de chasseurs à pied à Saint-Nicolas-de-Port, où il reste six ans. Début novembre 1913, il intègre l’École supérieure de guerre dont il sort breveté le 2 août 1914. Il combat vaillamment durant La Grande Guerre, obtenant cinq citations dont deux à l’ordre de l’armée et la Légion d’honneur.
Le 1er février 1919, il est affecté au 1er bureau de l’état-major de l’armée de terre. Promu chef de bataillon le 25 mars 1925, il rejoint à Marseille le 141e régiment d’infanterie alpine (RIA) à Marseille le 23 juillet 1926, où il prend le commandement du 2e bataillon. Ses supérieurs soulignent « sa vigueur, son travail rigoureux, une autorité absolue, une remarquable conduite des manœuvres en montagne ».
Le 7 août 1928, il devient chef d’état-major de la base de Marseille. Le 20 février 1930, il est affecté à l’état-major du général Raguenau, membre du Conseil Supérieur de Guerre (CSG), qui l’apprécie particulièrement. Promu lieutenant-colonel le 25 décembre 1931, Mer intègre le Centre des hautes études militaires en septembre 1934 où il est jugé « tout à fait qualifié pour les plus hauts commandements ». Il prend le commandement du 141e RIA de Marseille le 7 août 1935, puis est promu colonel le 1er janvier 1936
Le 2 juin 1938, il prend le poste de commandant en second et de directeur des études de l’Ecole Supérieure de Guerre (ESG). Le général Mendras, commandant l’ESG depuis 1938, indique que Mer est « un des officiers les plus complets que j’ai jamais rencontrés, aussi bien doué pour l’étude et pour l’organisation que pour le commandement. Esprit large, jugement impeccable, caractère ferme. Acquis incomparable dans tous les domaines. Une puissance de travail vraiment étonnante. Voit loin et de haut, tout en ne négligeant aucun détail. J’estime, pesant tous mes termes, que Mer est apte à assumer de lourdes responsabilités et à exercer des commandements très importants ».
Á la mobilisation de septembre 1939, le colonel Mer est désigné pour commander l’infanterie divisionnaire de la 64e DI sous les ordres du général Cartier. Ce dernier le considère « comme la pièce maîtresse » de sa division. Il n’occupe pourtant que peu de temps cette fonction.
Le 18 octobre de la même année, le général Olry l’appelle au poste de chef d’état-major de l’armée des Alpes. Les deux hommes forment une équipe parfaite.
Le 13 mars 1940, Mer est promu général de brigade. Le rôle essentiel qu’il joue dans la victoire défensive que remporte l’armée des Alpes en juin 1940 lui vaut une citation à l’ordre de l’armée.
Le 1er septembre 1940, il commande la subdivision militaire de la Drôme et s’installe à Valence puis, le 19 octobre, redevient chef d’état-major du général Olry, qui commande alors le groupe de divisions militaires n° 1 à Avignon. Promu général de division le 20 novembre 1941, il est désigné comme adjoint pour le commandement des troupes au général René Altmayer, commandant la 16e division à Montpellier. Ce dernier est remplacé par le général de Lattre de Tassigny qui souligne les qualités de Mer. Le 1er septembre 1942, il prend le commandement de la 14e division militaire à Lyon. Cependant, l’invasion de la zone Sud par les Allemands entraîne la dissolution de l’armée d’armistice. Aussi le général Mer est démobilisé le 28 novembre 1942. Commandeur de la Légion d’honneur le 30 octobre 1943, il meurt à Aix-les-Bains le 17 septembre 1949 à la suite d’un accident.