L’opera fortificata Maginot del Lavoir
È la struttura più importante della Savoia, con due ingressi e cinque blocchi di combattimento.
L’ouvrage Maginot d’artillerie du Lavoir est construit à la confluence des vallons descendants des cols frontaliers du Fréjus, de la Roue et de la Vallée Etroite.
C’est le plus important de Savoie, avec deux entrées et cinq blocs de combat. Un escalier de 500 marches relie l’entrée des munitions à la galerie principale.
Sa garnison, commandée par le capitaine Deyris, comprend 218 hommes des 81e bataillon alpin de forteresse (BAF), 164erégiment d’artillerie de position (RAP), 4e et 28erégiments du génie. Son armement se compose desix canons de 75 mm et quatre mortiers de 81 mm.
Entre le 21 et 24 juin 1940, le Lavoir entre fréquemment en action avec ses pièces d’artillerie contre le 92erégiment d’infanterie (RI) italien, de la division Superga. Courageusement, les transalpins tentent d’attaquer les ouvrages d’avant-poste du Fréjus, de la Roue et de la Vallée-Etroite. À chaque tentative, ils sont repoussés, en subissant de lourdes pertes, par l’action conjuguée desgarnisons des avant-postes et les tirs d’artillerie des ouvrages du Lavoir, du Sapey et du Pas-du-Roc.
L’artillerie italienne tente de neutraliser le Lavoir. Les quelques obus qui le percutent n’entament pas le béton armé des blocs de combat.
Le 24 juin, untube de mortier de 81mm explose, blessant trois servants dont un très grièvement.
En quatre jours de combat, l’ouvrage tire 3 818 obus.
Les combats des cols Sud
Le 21 juin 1940, la division italienne Superga passe à l’offensive sur la Maurienne par les cols frontaliers de la Vallée Etroite, de la Roue et du Fréjus. Le 81e Bataillon Alpin de Forteresse positionné dans les ouvrages d’avant-poste et les positions de campagne subit l’attaque. Il est appuyé efficacement par les pièces d’artillerie des 164e Régiment d’Artillerie de Position, 209e Régiment d’Artillerie Lourde et 114e Régiment d’artillerie Lourde. Jusqu’au 24 juin, toutes les tentatives italiennes se soldent par de lourdes pertes sans gains de territoire.
Les défenses françaises
L’ouvrage Maginot du Lavoir
Cet ouvrage d’artillerie est la position clef de la défense du vallon du Charmaix. Il bat efficacement les cols frontaliersavec ses six mortiers de 75 mm mle 31 et ses quatre mortiers de 81 mm mle 32 et forme un verrou face à une attaque massive italienne qui aurait franchi la ligne des avant-postes.Il comporte cinq blocs de combat et deux entrées.
En juin 1940, il est commandé par le capitaine Deyris du 81eBataillon Alpin de Forteresse. L’artillerie, formée par la 53e batterie du 164eRégiment d’Artillerie de Position, est dirigée par le capitaine Dubray et l’infanterie par le sous-lieutenant Cordier. Sa garnison, issue de la compagnie d’équipage d’ouvrage du 81eBataillon Alpin de Forteresse, du 164eRégiment d’Artillerie de Positionet des 4e et 28e Génie, est théoriquement de sept officiers et deux cent dix-huit hommes.
Durant l’offensive italienne, le Lavoir intervient à de nombreuses reprises pour dégager les avant-postes soumis aux fortes pressions ennemies. En quatre jours de combat, l’ouvrage tire un total de 3 818 obus.
L’avant-poste de la Vallée-Étroite
Cet ouvrage d’infanterie est construit par la Main d’ŒuvreMilitaire entre 1934 et 1936 à proximité des chalets du Mounioz. Il doit interdire le débouché du col frontalier de la Vallée-Étroite et la combe de la Grande-Montagne. Il comprend un abri alpin relié à trois blocs actifs. Une tranchée le relie à un bloc isolé pour fusils-mitrailleurs.
L’ouvrage n’est pas électrifié. L’éclairage est assuré par des lanternes à pétrole ou à bougies. La ventilation se fait avec un appareil à bras. L’eau est stockée dans deux citernes de 800 litres et 600 litres.
En juin 1940, il est commandé par le sous-lieutenant Girard-Madoux du 81ebataillon alpin de forteresse et comprend une garnison de dix-sept hommes.
Le point d’appui de la Replanette
Cette position, composée uniquement de tranchées et d’emplacements pour armes automatiques,est tenue en juin 1940 par la section du sergent Montfort appartenant à la 1ere compagnie du 81ebataillon alpin de forteresse. Elle est fortement attaquée par les Italiens, les 21 et 22 juin 1940, sans succès. A proximité se trouve une baraque-poste des douaniers construite en 1893-1895.
L’avant-poste de la Roue
Cet ouvrage d’avant-poste est construit par la Main d’ŒuvreMilitaire, entre 1936 et 1938. Il doit interdire les débouchés du col frontalier de la Roue et de celui de la Replanette.
En juin 1940, il est commandé par l’adjudant Lissner. Son effectif est d’un officier, un médecin, trois sous-officiers et vingt-cinq hommes du 81ebataillon alpin de forteresse.
Il est équipé d'un central téléphonique à 12 directions La ventilation est assurée par un système à bras. Trois citernes de 900 litres assurent le ravitaillement en eau. Son armement comprend deux mortiers de 81 mm, deux mitrailleuses Hotchkiss et cinqfusils-mitrailleurs.
A l’extérieur se trouve une pilule avec deux créneaux pour fusil-mitrailleur et deux emplacements de mortiers.
L’ouvrage Maginot d’Arrondaz
Il est construit à partir de 1934 par la Main d’Ouvre Militaire. Le chauffage est assuré par une chaudière bois-charbon et un réseau de radiateurs. Il ne dispose d'aucune installation électrique, l'éclairage se fait par des lampes à bougie ou à pétrole et la ventilation est manuelle. L'eau, captée dans une source proche, est stockée dans une citerne de 2000 litres.
En juin 1940, l’ouvrage est commandé par le lieutenant Desgrange et possède un effectif de cinquante-neuf hommes issus du 81ebataillon alpin de forteresse et des 4e et 28erégiments du génie.
Le poste du Fréjus
Il est construit entre 1891 et 1895, à 2 535 m, légèrement en aval du col du même nom, par la Main d’ŒuvreMilitaire du 1er bataillon du 97erégiment d’infanterie alpine (RIA). Il compte cinq baraques pour la troupe, une pour les officiers, une servant de magasin et une écurie. La décision de l’occuper en permanence en 1893 entraîne de nombreux aménagements. Il est tenu alternativement par le 1er bataillon du 97e RIA et le 158eRIA.Après la première guerre mondiale, ce poste est occupé par le 99eRIA. A partir de 1930, les sections d’éclaireurs-skieurs des 99erégiment d’infanterie alpine, 27ebataillon de chasseurs alpins et 71ebataillon alpin de forteresse s’y succèdent. Le 12 novembre 1935, une avalanche emporte un bâtiment, tuant le chasseur Auguste Vallon du 27ebataillon de chasseurs alpins. Pour protéger le poste, un puissant paravalanche en béton est édifié. En 1939, ce poste doit accueillir la garnison de l’ouvrage du Fréjus.
Un nouveau bâtiment en maçonnerie et béton armé est en voie d’achèvement quand la guerre éclate.
L’avant-poste du Fréjus
Cet avant-poste d’infanterie est construit par la Main d’ŒuvreMilitaire entre 1931 et 1934. Il doit interdire le col du Fréjus et son vallon. Il comprend une entrée, quatre blocs, deux emplacements extérieurs de mortiers et un blockhaus isolé.
Une cuisinière charbon-bois assure également le rôle de chauffage central, en alimentant en eau chaude un réseau de radiateurs. L’ouvrage est dépourvu d’électricité. Son éclairage se fait par des lanternes à bougie, ou à pétrole, et la ventilation est manuelle. Il est alimenté par deux citernes de 2200 et 1000 litres.
En juin 1940, sa garnison de dix-huit hommes, appartenant au 81ebataillon alpin de forteresse, est placée sous le commandement du lieutenant Sarrauste de Menthière.
L’ouvrage Maginot du Pas-du-Roc
Cet ouvrage d’artillerie comporte quatre blocs et une entrée mixte, qui accueille l’arrivée du téléphérique montant de Pont-Nuaz. Son armement principal se compose de deux 75 mm mle 31 et quatre mortiers 81 mm mle 32.
Sa mission est d’interdire le vallon du Fréjus et de couvrir les cols du Fréjus et d’Arrondaz, le secteur entre les cols de Fontaine-Froide et de la Vallée-Etroite.
La longue période d’enneigemententrave fortement les travaux. À la mobilisation d’août 1939, seuls les blocs d’artillerie, l’observatoire et une partie de l’entrée sont achevés. À cette période, le chantier est confié au capitaine Chanson, du Génie, qui, avec la Main d’ŒuvreMilitaire, termine le bloc 1 (infanterie) et l’intérieur. L’entréen’est pas achevée.
L'alimentation en eau est assurée par une source captée à 500 m de l'ouvrage, qui remplit quatre citernes de 56 000 litres pour l'eau de refroidissement et 90 000 litres d'eau potable. L'eau, réchauffée par les moteurs, alimente le chauffage central, complété par une chaudière au charbon dans le bloc d'entrée et par des radiateurs électriques dans tous les locaux. L’ouvrage est dépourvu de système de filtrage de l'air car il a été estimé qu'une attaque par gaz à cette altitude était impossible. Un système de ventilation classique a donc été installé.
L’effectif théorique est de 5 officiers et 167 hommes issus de la 54e batterie du 164e régiment d’artillerie de position, de la compagnie d’équipage d’ouvrage du 81ebataillon lapin de forteresse et des sapeurs des 4e et 28erégiment de génie. Le capitaine Chanson garde le commandement de l’ouvrage, ce qui en fait l’unique officier du Génie commandant un ouvrage de la Ligne Maginot. Le lieutenant Castelli dirige l’artillerie et le capitaine Montaz l’infanterie.
L’offensives italienne
Le col de la Vallée Etroite
Le 21 juin 1940, à 13 h 30, le colonel Fiumarella, commandant le II/92erégiment d’infanterie, lance ses hommes à l’attaque, les éclaireurs en tête.
Depuis l’ouvrage de la Vallée-Étroite, le lieutenant Girard-Madoux repère la progression ennemie et ordonne l’ouverture du feu des deux mitrailleuses. Surpris, les éclaireurs se replient rapidement. Ne voulant pas rester sur un échec, le colonel lance toute la 5e compagnie à l’assaut. Le terrain offre peu de protections, la neige encore très présente recouvre les creux du terrain. Les Français ouvrent de nouveau le feu. Un tir de barrage est demandé au Lavoir. Rapidement, les premiers obus percutent. Des hommes sont blessés ou tués. Les fantassins, complètement abasourdis, repassent la frontière en désordre.
Le colonel décide de tenter une nouvelle attaque, sur la droite, en direction de la baraque de la Replanette. Dans son point d’appui, le sergent Montfort ouvre le feu dès l’apparition des premiers éléments ennemis qui sont rapidement stoppés. L’artillerie ouvre le feu à son tour. Devant l’impossibilité de déboucher, les Italiens se retirent à contre-pente
Le 22 juin à 6 h, après une nuit difficile derrière la crête frontière, les fantassins transalpins partent à l’attaque. La 6e compagnie progresse, le plus silencieusement possible, sur la baraque de la Replanette. La 5e compagnie franchit le col de Fontaine-Froide. L’avance, favorisée par le brouillard, se fait sans bruit. Malheureusement, une rafale de vent lève le voile protecteur. Aussitôt repérés, les Italiens sont pris à partie par la section du sergent Montfort. L’ouvrage de la Vallée-Étroite ouvre le feu à son tour. Le Lavoir ouvre le feu. Les pièces de la casemate Fréjus de l’ouvrage du Sapey arrosent le col de la Vallée-Étroite et ses alentours. Devant l’impossibilité d’avancer, les Italiens décrochent.
Dans la nuit du 23 au 24 juin, la température descend à -10°. Les hommes sont transis de froid et les armes sont gelées. Le colonel Muttini, commandant le 92erégiment d’infanterie, soucieux de la vie de ses hommes, suspend toutes les attaques prévues le 24 juin.
Le col de la Roue
La mission du I/91erégiment d’infanterie est de déboucher du col de la Roue et de pousser sur le Lavoir. A l’aube du 20 juin, une patrouille italienne s’avance jusqu’à la baraque frontière, située à 100 m sous le col. Depuis l’ouvrage de la Roue, l’adjudant Lissner la repère et demande un tir d’arrêt, causant de nombreuses pertes. Vers 17 h 30, l’ennemi s’approche à moins de 150 m de l’ouvrage. La garnison ouvre le feu, tuant un Transalpin. Les autres refluent vers le col.
Le 21 juin, l’artillerie italienne ouvre le feu. En début d’après-midi, le I/91eRégiment d’Infanterie débouche du col de la Roue. Les fantassins sont pris sous le feu des armes automatiques de l’ouvrage. L’artillerie du Lavoir harcèle les Italiens se repliant.
Dans la nuit, les Italiens installent deux pièces de 47/32 au col pour tenter de museler, par des tirs d’embrasure, les armes automatiques de l’ouvrage.
Le 22 juin, à 7 h 25, les premiers projectiles percutent l’ouvrage. L’adjudant Lissner demande un tir d’artillerie. Rapidement, une première salve du Lavoir s’abat à proximité des canons. Une seconde percute les deux pièces, les réduisant au silence. Le tir s’allonge sur le Plan-des-Morts.
Vers 11 h, l’ouvrage ne répond plus au téléphone. Le brouillard gêne les observations. Par sécurité, le Lavoir tire quelques coups sur le fort. A 18 h, profitant d’une nappe de brouillard, les fantassins du I/91eRégiment d’Infanterie s’approchent de nouveau de l’ouvrage. Ils sont à moins de 50 m quand les mortiers du Lavoir effectuent un tir sur les dessus. Les armes automatiques balayent les abords mais l’ennemi insiste. Un alpin, servant la mitrailleuse du bloc 2, reçoit deux balles dans le casque, heureusement sans gravité. Pour desserrer l’étau, le sergent Arpin-Pont et un homme effectuent une sortie à la grenade. Les Italiens n’insistent pas et se replient.
Les 23 et 24, le secteur est calme.
Le col du Fréjus
Le 21 juin, le III/91erégiment d’infanterie doit franchir le col du Fréjus et descendre sur le Pas-du-Roc et Arrondaz. Depuis le début de matinée, l’ouvrage du Fréjus est soumis à des tirs de mitrailleuses provenant de la crête du Fréjus. A 14 h, les mortiers de 81 mm du Pas-du-Roc les musellent.
Le 22, les Alpins tenant l’ouvrage du Fréjus balayent le col à l’arme automatique au moindre bruit suspect. Dans les points d’appui d’intervalle, la nuit froide a laissé des traces. Complètement transis, les soldats occupent les emplacements. Le groupe de la section Leconte occupant le Mont-Chauve est fortement menacée. Les Alpins consolident les positions. Ils remontent les parapets qui se sont effondrés sous les coups de l’artillerie ennemie, qui a tiré plus de six mille cinq cents coups la veille sur le sous-secteur sans grand résultat.
Le 24 juin, l’ouvrage du Fréjus est fortement attaqué à partir de 19 h 20. Une pièce de 47/32 tire depuis le col sur les créneaux. Un tir d’artillerie est déclenché sur elle. A 20 h 30, le PC ayant été informé de la cessation prochaine des hostilités, communique aux différentes positions l’ordre de cesser le feu à 0 h 35. L’artillerie française déclenche un véritable feu d’artifice. Toutes les pièces tirent à grande cadence pour vider les munitions. Ceci ne décourage pourtant pas les Italiens. A 22 h, les fantassins ennemis attaquent, descendant depuis le Grand-Argentier vers les dessus de l’ouvrage ou progressant du col. Ils sont bientôt dans les barbelés. Un tireur au fusil-mitrailleur change son arme de place. Deux balles pénètrent par le créneau, le blessant au bras. Les explosions retentissent. Le col, les dessus de l’ouvrage et ses abords sont balayés par les mortiers du Pas-du-Roc.
Le col d’Arrondaz
Le 21 juin 1940, de 10 h à 17 h, le col d’Arrondaz subit un violent bombardement qui arrache des barbelés mais épargne l’ouvrage. A 17 h, les mitrailleuses et mortiers repoussent une tentative italienne.
Le 22juin, l’ouvrage subit un court bombardement vers 12 h puis 18 h. Quelques tirs d’interdiction sont déclenchés au cours de la journée.
Le 23 juin, dans l'obscurité, sous une chute de neige et dans le brouillard, les guetteurs aperçoivent des fantassins italiens à proximité. Un tir d'arrêt du Pas-du-Roc est déclenché. L’ouvrage du Sapey, ouvre le feu entre 4 h 20 à 5 h 30. De 21 h à 0 h 10, les mortiers de Pas-du-Roc et les pièces du Sapey tirent 246 obus.
Le 24 juin, entre 2 h et 6 h, l’ennemi arrive sur les superstructures. Le Pas-du-Roc et le Sapey tirent sur l’ouvrage pour le dégager. L’adjudant Hettinger et des volontaires effectuent trois sorties par l’issue de secours pour dégager les dessus à la grenade. A 22 h 30, une nouvelle tentative transalpine est repoussée.