Armée des alpes Juin 1940
bg
Sites > Alpes-Maritimes
Retour
Code lieu: 992

L’Authion

L’Authion, qui culmine à plus de 2.000 mètres d’altitude, a toujours représenté un verrou stratégique essentiel de la capitale azuréenne.

Par Jean Pierre Martin et Marc Endinger

Code lieu: 992
Accès en voiture

Les combats de l'Authion

Forces en présence

S’ajoute l’appui d’artillerie des II et III e groupes du 158 e régiment d’artillerie de position (RAP), I er groupe du 149 e régiment d’artillerie lourde (RAL) et I er groupe 96e régiment d’artillerie de montagne (RAM).

  • italiennes : bataillon alpini Ceva; 38e régiment d’infanterie

En 1793-1794, les Piémontais y avaient repoussé valeureusement les armées républicaines venues envahir le comté. En effet, le massif de l'Authion contrôle la principale voie d’accès vers Nice, par la Bevera et le Paillon, avant que les routes de la Corniche ne soient tracées.

Aussi les Français y avaient adossé un puissant réseau fortifié, avec les ouvrages Séré de Rivières des Trois-Communes, de la Forca et de Mille-Fourches, renforcé dans les années trente par les constructions Maginot de Plan-Caval, La Béole, Saint-Véran et Raus. D’autre part des routes stratégiques permettaient d’y déplacer troupes et artillerie.

Les rares incursions transalpines vers le col de Raus et la cime de Coss sont facilement repoussées par le 75e BAF et la SES du 105e BCA, solidement appuyés par notre artillerie.

Casernement de Peïra Cava

bâtiments construits en 1935

La position dominante de Peïra-Cava, sa proximité de la frontière italienne et du massif de l'Authion ont fait du village un site de garnison stratégique à la fin du xixe siècle.

L'histoire militaire de Peïra-Cava est intimement liée à celle des chasseurs alpins3. L'été 1876 marque les premières manœuvres des chasseurs à pied dans le village de Peïra-Cava4.
Dans le contexte de la montée des tensions entre la France et l'Italie dans les années 1870 et les années 1880 au sujet des questions coloniales 5, Peïra-Cava va se doter de casernes qui vont permettre l'installation annuelle d'une demi-brigade de chasseurs alpins qui effectueront des rotations vers les sites du col de Turini et du massif de l'Authion.
Les casernes Crénant, construites entre 1876 et 1887 accueillent de 300 à 1 000 soldats, en toutes saisons, jusqu'à l'occupation italienne en 1942.

Peïra-Cava joue ainsi un rôle important dans le secteur fortifié des Alpes-Maritimes. En effet, il accueille une partie des soldats qui mèneront la bataille contre les italiens au massif de l'Authion du 20 au 

Avant-poste du col de Raus

Photo Ellena Daniel et Cuny Philippe. 2019 La Frontière est à gauche de la photo, à 2800m de l'avant-poste.

 

Le 13/06/1940 au matin, sur ordre du Chef du Bataillon deux groupes de la SES (positionnée à la Cime de Raus) effectuent une reconnaissance dans la région Capelet Supérieur – cime du Diable.
La reconnaissance arrive sans encombre au point qui lui a été fixé. Un contact est pris avec un détachement Italien du 38° RI commandé par le Lt BINAZZI. Celui-ci engage la conversation avec le Lt VAGLIO en lui demandant s’il savait qu’ils étaient en guerre depuis 3 jours. Le Lt VAGLIO lui demanda alors pourquoi ils n’avaient pas tiré, l’Italien lui répondit que ça lui aurait fait mal au cœur car les Eclaireurs auraient été tirés comme des lapins et qu’il n’avait pas encore reçu l’ordre de tirer en territoire Français.

Le 14/06/1940 au matin un groupe de la SES aux ordres du Sgt/Chef TSCHANN remonte au Capelet Supérieur pour y installer un poste d’observation en territoire Français.
Le sous-officier et les hommes, après la rencontre de la veille, sont persuadés que l’opération projetée ne se heurtera à aucune réaction Italienne. Le groupe est très lourdement chargé (provisions, munitions, toiles de tente, couvertures, peaux de moutons, etc…). Plein de confiance il chemine dans le brouillard mais néanmoins un FM est mis en position à proximité du sommet afin de couvrir la progression.
En arrivant à 5 mètres du sommet, ils sont mis en joue par le Lieutenant SANSONI et ses hommes et sommés de se rendre. Brusquement après quelques invectives lancées par le Sgt/Chef TSCHANN une grenade est lancée par les Italiens suivie d’une rafale de mitraillette. Surpris les Eclaireurs esquissent un mouvement de repli en se dégageant avec des grenades. A ce moment précis une éclaircie se produit, le brouillard se dissipe et permet à une mitrailleuse Italienne posté au Macruera Occidental d’ouvrir le feu de flanc sur le groupe.
L’Alpin RIGOT, tireur de FM, qui a déjà reçu un éclat de grenade, est mortellement blessé par une balle de mitrailleuse. Il expire quelques instants plus tard. Deux Alpins roulent dans les rochers et se blessent dans leur chute. L’Alpin LAGIER qui a roulé également dans les rochers est fait prisonnier.
Le brouillard qui s’est reformé permet la retraite du groupe qui regagne la cime de Raus.
L’après-midi, un groupe de brancardiers guidé par le Médecin auxiliaire ENJALBERT refait l’ascension de Capelet Supérieur pour tenter de ramener le corps de RIGOT mais les Italiens s’y opposent.

Le bilan de cette attaque est de un mort (l'Alpin RIGOT Jean, 23 ans, mort très peu de temps après avoir été blessé), un disparu (l'Alpin LAGIER : est-il mort sans que l'on ait retrouvé son corps ?), et deux blessés.
Ce sont les premières victimes militaires de cette guerre !

Lucéram Peïra Cava

Sincères remerciements à la municipalité de Lucéram et à l'amicale nationale du 22e BCA pour leur soutien!