Le fort du Télégraphe
La mission du fort est d’arrêter par des tirs d’artillerie une progression italienne sur Valmeinier et Valloire
La position du Télégraphe regroupe le tunnel, le fort, les batteries annexes, les baraquements et les blockhaus des Trois-Croix.
Le fort
Cet ouvrage de type Séré de Rivières, construit entre 1884 et 1889 sur un ancien emplacement d’un poste du Télégraphe Chappe, domine la Maurienne de 900 m.
La garnison cantonne en temps de paix dans les baraquements militaires du Collet.
Une batterie annexe, dite « basse », est implantée sur un replat, 280 m en dessous du fort. Elle est reliée à l’ouvrage par un plan incliné, équipé de deux wagonnets.
Une batterie annexe, dite « haute », se situe en avant du fort avec quatre emplacements face à la Maurienne, quatre face à Albanne et deux face à Valloire.
La mission du fort est d’arrêter par des tirs d’artillerie une progression italienne sur Valmeinier et Valloire ou qui percerait les défenses de Modane.
En juin 1940, il sert de poste de commandement au sous-secteur de Basse-Maurienne, au 91e bataillon alpin de forteresse(BAF) et au II/164erégiment d’artillerie de position (RAP).
Son armement se compose de deux mortiers de 150 mm T Fabry, six pièces de 155 L/77 mm et quatre pièces de 95 SP mm.
La position des Trois-Croix
Elle sert de défense avancée du fort et couvre les entrées du tunnel. Elle comprend une casemate double, quatre ouvrages pour fusil-mitrailleur et plusieurs emplacements de campagne, le tout protégé par des barbelés.
La Maurienne est barrée à la hauteur de Saint-Martin-la-Porte par des blockhaus.
Les défenses du secteur du Télégraphe
Le fort du Télégraphe
Pour parer à une offensive débouchant du saillant de Bardonneche, il est décidé d’édifier un fort d’arrêt sur la crête du Télégraphe, c'est-à-dire un ouvrage isolé défendant un point de passage important. Il peut assurer trois autres missions secondaires : bloquer une progression transalpine en provenance du Galibier ou des Rochilles, via Valloire, arrêter une offensive qui aurait percé les défenses de Modane et éventuellement stopper le franchissement du col des Encombres à des forces venant de Tarentaise.
L’ouvrage, d’une forme hexagonale irrégulière, ramassé sur lui-même, possède une entrée basse, desservant la cour et les différents locaux, et une entrée haute permettant d’acheminer l’artillerie sur les emplacements des dessus.
Une batterie annexe, dite « basse », est implantée sur un replat, 280 m en dessous du fort, sur l’arrête rocheuse descendant dans la vallée. Elle était reliée à l’ouvrage par un plan incliné équipé de deux wagonnets.
Le 20 janvier 1881, le chef du Génie Tartrat présente un projet d’ensemble pour la réalisation du fort et une demande de crédits. La conférence du Génie d’août 1882 précise le projet et détermine l’importance de l’armement, de la garnison et des locaux réservés pour l’artillerie.
L’année suivante, le chemin principal venant du tunnel du Télégraphe, la voie d’accès à la partie supérieure, le déroctagedu rocher du Télégraphe et les terrassements sont entrepris par de la main d’œuvre militaire.
En 1884, les travaux techniques sont confiés à l’entreprise Détraz qui construit des baraquements au collet pour loger les ouvriers. Ces bâtiments serviront de cantonnement de temps de paix à la garnison après l’achèvement des travaux. Dès lors, le chantier prend une nouvelle ampleur. Les maçonneries de la caserne commencent à être montées. En 1885, le chemin muletier reliant le fort aux batteries basses est entrepris.
En 1886, le terrassement des batteries basses et le déroctage de ses abris sont entrepris. L’entreprise Détraz installe un plan incliné pour alimenter le chantier des batteries basses en matériaux. A la fin de l’année, les murs d’escarpe sont presque achevés. Une partie des massifs des magasins et des casernes sont terminés et chapés.
Le chef du Génie propose en janvier 1887 d’amener l’eau au fort par une conduite venant de la source de Plan-Pugier. Les murs d’escarpe, le bastionnet nord et la galerie d’escarpe couverte le reliant à l’entrée haute sont terminés.
Le 23 août, le commandant Brulot, chef du Génie de Chambéry, tente d’obtenir que le nom de fort Berwick soit donné au Télégraphe, en vain.
En 1888, les plans sont modifiés suite à la décision ministérielle de renforcer les ouvrages fortifiés d’une carapace de béton pour résister au nouvel obus torpille. Seuls les dessus des locaux sont recouverts de béton. La façade du casernement, en maçonnerie, peu exposée à de potentiels tirs d’artillerie ennemie, n’est ni protégée ni renforcée. Il reste à terminer les batteries basses, le plan incliné et un magasin à poudre caverne.
Les aménagements intérieurs sont terminés en 1889.
En 1891, l’armée décide d’acheter le plan incliné de l’entreprise Détraz, reliant le fort aux batteries basses, évitant ainsi la construction d’un nouveau dispositif.
L’armement théorique du fort est de quatre pièces de 95 mm dans les batteries basses, quatre pièces de 120 mm au fort et quatre pièces de 95 mm de campagne dans lesbatteries hautes.
La position des Trois-Croix
En 1939, une ligne de défense avancée du fort est construite sur l’arrête venant du Crey du Quart. Elle comprend trois pilules pour FM, une position en pierres cimentées et un blockhaus à deux étages.
La construction de cet ouvrage commence le 15 mars 1940 avec la main d’œuvre militaire fournie par les 91e Bataillon Alpin de Forteresse et 164e Régiment d’Artillerie de Position. Les fouilles sont terminées le 2 avril mais le mauvais temps repousse le coffrage au 15. Toutes les troupes du secteur participent activement au chantier, notamment le 343e Régiment d’Infanterie nouvellement arrivé. Le 7 mai, la coulée du bloc est achevée. Mais début juin, les travaux sont abandonnés au profit de la reprise des chantiers d’altitude proche de la frontière. L’ouvrage reste inachevé. La porte blindée, les trémies et l’aménagement intérieur ne sont pas installés.