Armée des alpes Juin 1940
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Code lieu: 207

Dispositif défensif autour du col du Granon

Cette position de résistance dominait la vallée de la Clarée. Elle s’étendait du col de Buffère à la crête de Peyrolles et s’achevait à la Vachette.

Code lieu: 207
Accès En voiture 90' de Val des Près

Dispositif défensif autour du col du Granon

 

Le nombre de constructions, d’abris et de blockhaus est impressionnant.
L'essentiel des unités de la 47° demi-brigade  de Chasseurs Alpins (DBCA) était déployé sur cette ligne.

Mais les combats de 1940 ne l'ont pas atteinte car les Italiens ont été arrêtés sur la ligne des avant-postes : col de l’Echelle, Plampinet, col de Montgenèvre, Gondrans et Cervières.

Seule l’artillerie a tiré depuis cette ligne.
Une batterie de 75 mm du 93° RAM est notamment intervenue le 16 juin depuis le vallon de l’Oule après être montée la nuit du 15 au 16 juin depuis Chantemerle pour intervenir sur les Italiens qui construisaient des postes de combat sous l’Aiguille Rouge au dessus du col de l’Echelle.
Le 17 et le 18 juin, la batterie a de nouveau tiré pour arrêter les attaques d’infanterie au niveau du col de l’Echelle lui-même.

Deux canons de 75 mm ont également tiré depuis les environs du fort de l'Olive (voir combats du col de l'Echelle).

Baraquements et ouvrage du Granon.

 

Le dispositif défensif français s’articulait dans le briançonnais autour de 6 ouvrages Maginot réalisés ou consolidés dans les années 1930 comme le fort de l'Olive qui fut initialement construit de 1881 à 1882. On trouvait ainsi :

– face à la frontière italienne sur la ligne des avant-postes : le fort du Janus, qui domine le col de Montgenèvre et la plaine des Gondrans, celui des Gondrans qui barre la montagne entre Montgenèvre et Cervières  et celui des Aittes qui contrôle la vallée des Fonts.

– en arrière sur la position de résistance, les ouvrages de Buffère et des Granons . Ils sont situés sur la crête dominant la vallée de la Clarée, sans oublier la batterie caverne du fort de l'Olive dominant Plampinet.

Les unités étaient déployées sur le terrain sur ces deux lignes de défense.
La première ligne d’avant-postes était tenue en général par des  montagnards appartenant aux Bataillons Alpins de Forteresse (BAF) aux Bataillons de Chasseurs Alpins (BCA) et aux Sections d’Eclaireurs skieurs (SES).
Et une deuxième ligne dénommée « position de résistance » souvent plus solidement organisée.
L’ensemble du dispositif était appuyé par une puissante artillerie de forteresse et de campagne.

Les combats de 1940 n’ont pas atteint cette ligne défensive car les Italiens ont été arrêtés sur la ligne des avant-postes (col de l’Echelle, col de Montgenèvre, Gondrans et Cervières).
Le 17 juin 1940, à 17 h 15, le fort italien du Chaberton a toutefois tiré sur le col.
Du coté français, seule l’artillerie s’est battue et a tiré depuis cette ligne. Une batterie de 75 mm du 93e RAM est notamment intervenue le 16 juin depuis le vallon de l’Oule après être montée la nuit du 15 au 16 juin depuis Chantemerle pour intervenir sur les Italiens qui construisaient des postes de combat sous l’Aiguille Rouge au dessus du col de l’Echelle.
Le 17 et le 18 juin, la batterie est de nouveau intervenue pour arrêter les attaques d’infanterie au niveau du col de l’Echelle lui-même.

L'ouvrage du Col de Granon constitué de 5 blocs d'infanterie équipés de fusils mitrailleurs est situé à 500 m sous le col du Granon coté nord.
Il avait pour mission d'interdire le passage du col de Granon via le vallon du torrent du Granon au cas où la position d »avant-poste aurait été percée. L'ouvrage était lui-même appuyé par les blockhaus qui le surplombaient sur la crête du grand Meyret immédiatement à l'est et de la crête de Cibières à l'ouest au dessus du col.

L'équipage de l'ouvrage du Col de Granon était composé de 1 officier et de 70 hommes principalement issus du 82e BAF (Bataillon Alpin de Forteresse)
L'ouvrage était placé sous le commandement du Sous-lieutenant Bourdon de Nanclas.
Il investira l'ouvrage à partir d'avril 1939 en remplacement d'une SES (Section d'Eclaireurs Skieurs) du 159e RIA (Régiment d'Infanterie Alpine) commandée par le Lt Alain le Ray.

La décision de construction de l'ouvrage est prise par la Commission d'Organisation des Régions Fortifiées  (CORF)
fin 1931 (note 515/FA du 12 Novembre 1931), pour jalonner la ligne principale de résistance au Nord de Briançon, malgré l'urgence inférieure de ce secteur.
Bien que de conception CORF, les travaux sont sous-traités à la Main d'Œuvre Militaire (MOM) pour des raisons d'économie (comme ce sera le cas pour les autres petits ouvrages du secteur).
Les plans initiaux de la CORF prévoyaient dès 1931 un ouvrage mixte doté de mortiers de 75 et de 81.
Ce projet a été réduit en 1933 à un simple ouvrage d'infanterie dont la construction est lancée peu après.
Les travaux seront interrompus de 1935 à 1937 ce qui explique que seul le bloc d'entrée était construit en avril 1939,
date à laquelle les travaux sont relancés dans l'urgence par le commandement du secteur fortifié du Dauphiné.

A fin 1938, l'avancement des travaux relevé par la chefferie de Briançon est de 50%. Le bloc 1 a été coulé mais les blocs 2, 3 et 4 ne le sont pas encore. Les galeries sont creusées et partiellement revêtues, mais l'ouvrage ne dispose ni d'armement ni d'équipements intérieurs. Les aménagements des dessus restent à faire.

Les blocs 3 et 4 seront construits par le 82e BAF et le Génie et achevés en avril 1940, à quelques finitions près.
Le bloc 2 ne sera pas coulé, seules les fouilles ont été entamées, mais les alpins ont construit un autre bloc non prévu dans le projet initial en contrebas du bloc 1. Ce bloc équipé d'armement CORF n'est pas relié par galerie à l'ouvrage.

Les baraquements du Granon

 

Les baraquements du Granon sous le col coté sud sont un casernement pour troupes de montagne et abritaient en 1940 un PC de compagnie.  Le casernement se compose de sept baraques pour la troupe, une autre pour les officiers situés autour d'une place d'armes. Ces baraquements sont complétés par une cuisine, un magasin à munitions et des latrines. De nombreux soubassements témoignent de la présence de baraques légères et démontables.
L'ensemble est construit en maçonnerie ordinaire avec une couverture en tôle. Le casernement est traversé de part en part par la route stratégique de l'Olive qui franchit le col du Granon.

Ces baraquements ont été entretenus par l'armée de terre jusqu'à nos jours. Ils servent à encore aujourd'hui à l'entrainement des unités de la 27e Brigade d'infanterie de montagne après avoir été utilisés jusqu'en 1994
par le 159e RIA (Régiment d'infanterie Alpine), puis de 1994 à 2009, par le Centre National d'Aguerrissement en Montagne (CNAM).

En 2022, ils sont confiés au 7e BCA de Varces.

Notes et références


SHD  (Service Historique de la Défense) – carton 7N3847, 7N3849

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