Abriès: combats du Haut Guil
Le 21 juin matin le 3° Régiment d'Alpini de Pinerolo attaque de toute part en vue de s'emparer d'Abriès. Le bataillon Fenestrelle au Nord franchit le col de Malaure et sous l'appui de l'artillerie attaque Valpreveyre.
Par GDI (2S) Hervé Bizeul, Patrick Lemaitre et Nicolas Izquierdo
Les combats du haut-Guil
Ces combats se déroulent essentiellement le 21 juin et précèdent les combats d'Abriès proprement dits.
Ils sont détaillés sur le panneau placé près de la place centrale d'Abriès.
Les Italiens attaquent sur toutes les directions à la fois pour sidérer les défenses française. En passant au nord par le col Vieux et le col St Martin, ils descendent vers les hameaux de Valpreveyre et Le Roux, au centre ils s'infiltrent par le d'Urine puis la crête de Gilly et au sud par le col Lacroix, vers La monta et Ristolas. Ils fondent vers Abriès en masse. Les 3 Sections d'Eclaireurs Skieurs (SES) déployées en avant d'Abriès les retardent mais sous la pression du nombre, elles décrochent le 21 juin vers midi sur Abriès où les combats les plus durs vont se dérouler pendant trois jours.
Soldats italien entrant dans la Monta
Henri Béraud_ Coll Volta
Valpreveyre
Le hameau de Valpreveyre est aux débouchés des cols du Bouchet et de Malaure. En 1940, isolés, les 30 hommes de la Section d’Eclaireur Skieur (SES) du 87° Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA) y surveillent la frontière. Le 21 juin à l’aube, après avoir subi des tirs d’artillerie qui l’on partiellement détruit, le village est attaqué. Il y a 1 mort et 4 blessés. Le Lieutenant Blanchard fait le tour de ses positions pour s’assurer que tous ses hommes se sont repliés. Encerclé, il est grièvement blessé mais continue le combat. Il est fait prisonnier, selon le rapport Italien « molto valorosamente ». La Reine d’Italie viendra le saluer sur son lit d’hôpital. Interrogé sur sa bravoure, il répond : « un chasseur alpin ne se rend pas » !
Dépassant Valpreveyre, les Italiens arrivent vers le Roux. Une autre SES, celle du 107° BCA les attends. Après un bref combat, elle se replie. Les Italiens progressent et atteignent Abriès qu’ils attaqueront dans l’après-midi.
Pendant ce temps les unités du bataillon Val Pellice passent le col d'Urine et attaquent le Collet Gilly puis Abriès par l'est. Après avoir détruit La Monta, le bataillon italien est freiné par la SES du 92°BAF puis arrêté par le PA sud d'Abriès.
Ristolas
Les 20 et 22 juin 1940, Ristolas est victime de tir de l’artillerie italienne positionnée près du col Lacroix et vers le « Pra ». Le village est vite en flamme, il sera détruit à plus de 80%. Evacué par les troupes Françaises qui se sont regroupées autour d’Abriès, le 22 juin 1940, il est occupé par les Italiens du 3ème Alpini de Pinerolo. Après l’armistice du 24 juin, comme il a été conquis, il est annexé par l’Italie. Les lois Italiennes sont appliquées et pour les écoliers, des cours d’Italiens sont obligatoires. Cette occupation peut cependant être qualifiée de « douce ».
Alors que le sud de la France est libéré depuis septembre 1944, les Allemands et les fascistes Italiens tiennent les crêtes et les cols frontières. Les lignes françaises sont à Aiguilles. Le haut-Guil est un « no man’s land » dans lequel ne s’aventurent que des patrouilles des deux camps. Certaines sont moins anodines que les autres.
Au petit matin du 7 février 1945, une forte patrouille française du 11è BCA, issu des maquis de l’Ardèche et de la Loire, fait une pause rive droite du Guil, face au village. Embusqués dans les ruines, les chasseurs de Montagne allemands les attendent et ouvrent le feu. Le combat est inégal, il dure de 7h30 à 14 heures. Il fait tellement froid que des Chasseurs vont tremper les pieds dans le Guil pour les réchauffer. le bilan terrible. On dénombrera 7 tués et 5 blessés ; aucune perte chez les allemands.
Sincères remerciements à la municipalité d'Abriès et aux associations locales pour leur soutien!
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