Armée des alpes Juin 1940
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Code lieu: 837

Forces italiennes à l’assaut de la Tarentaise

L'Italie déclenche l'offensive le 21 juin pour l'arrêter le 24 juin en raison de la signature de l'armistice, sans avoir atteint ses objectifs.

Par GDI (2S) Patrick Moussu , Col (er) Dominique BESSE et LCL (H) Benoît DLEUZE

Code lieu: 837
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Au début de la guerre, le 11 juin 1940, l'Italie masse une force importante de 52000 hommes le long de sa frontière avec la France afin de déboucher dans la vallée de l’Isère avant de s’emparer ultérieurementde Chambéry. Elle déclenche l'offensive le 21 juin pour l'arrêter le 24 juin en raison de la signature de l'armistice, sans avoir atteint ses objectifs.

Le général Testa, commandant le Corpo d’ArmatoAlpino a formé trois colonnes avec l’idée de la manœuvre suivante :

Au nord, dans la région du col de la Seigne, la 2e division alpine Tridentina , renforcée du bataillon d’élite Duca degliAbruzzi doit attaquer les cols du Bonhomme et du Cormet de Roselend avec pour objectif ultérieur Beaufort.

Au centre, par le col du Petit-Saint-Bernard, la 1re division alpine Taurinense a pour objectif principal Bourg-Saint-Maurice et pour objectif éventuel Moutiers. La division motorisée Trieste, en deuxième échelon est prête à exploiter la percée.

Au sud, le 4e groupement alpin de la division Taurinense doit concourir à l’action sur Bourg-Saint-Maurice en avançant dans la direction col du Mont – Sainte-Foy. Le groupement alpin Levanna est quant à lui chargé de constituer un flanc défensif contre une action française descendant du col de l’Iseran.

Ordre de Bataille du 2e Corps Alpin italien: 2e Corpo Alpino (52 000 hommes)

1èredivision alpine Taurinense, 2edivision alpine Tridentina,
Groupement alpin autonome Levanna, 101edivision motorisée Trieste
2edivision alpine Tridentina
5erégiment alpin : 3 bats (Morbegno, Tirano, Edolo)
6erégiment alpin : 2 bats (Verona, Val Vestone)
bataillonDuca degli Abruzzi
2e régiment d’artillerie alpine (groupes Bergamo,Vicenza et Val Camonica),
2e bataillon de génie alpin
1ère division alpine Taurinense
4erégiment alpin : 3 bataillons (Val d’Orco, Val Baltea, Aosta)
4e Groupe Alpin Valle (Ivrea, Val Cordevole, Val Piave)
XIIe Bat Chemises Noires
1er régiment d’artillerie alpine (groupes Susa et Aosta)
1er bataillon de génie alpin
Groupement autonome alpin Levanna
3 bataillons (Intra, Val Brenta, Val Cismon)
Groupe d’artillerie alpine Val d’Orco
101e division motorisée Trieste
65e Regt Inf moto Valtellina (3 bataillons)
XXXII bat motocycliste (9eregt Bersaglieri)
21e régiment d’artillerie Trieste
1er bataillon du 33e régiment de chars (div cuirassée Littorio)

La bataille du 21 au 24 juin 1940 vue par les italiens (Alexandre Sanguedolce).

 

Le plan B : Les opérations du II° Corpo Alpino (Tarentaise, Maurienne). Le II° Corpo Alpino du général Luigi Negri occupe l'aile droite du dispositif de la IVa Armata.

 

Au nord, au col de la Seigne, la division alpine Tridentina lance les bataillons Edolo, Tirano et Morbegno sur les pentes du Glacier des Glaciers en direction des Chapieux.

Le bataillon Edolo a réussi à transporter un canon de 75/13 en pièces détachées afin de tirer sur les postes-avancés, La Ville des Glaciers est occupée. Le P.A. de Bellaval est pris par la 52e compagnie de l'Edolo. Curzio Malaparte raconte la mort héroïque du sous-lieutenant de Castex dans le Soleil est aveugle :

« …tout-à-coup l'officier français soulève lentement son fusil-mitrailleur, et Pasini le regarde comme s'il ne savait quoi faire -l'officier français soulève lentement le fusil-mitrailleur et tire- et deux hommes derrière Pasini tombent la face dans l'herbe et Pasini marche à sa rencontre lentement, très lentement, le regardant fixement et enfin un alpin derrière Pasini lève son mousqueton et fait feu…alors l'officier français plie sur les genoux et tire et tombe face dans l'herbe. Il s'appelait Jean de Castex. »

L'ouvrage de Seloge stoppe la progression des Alpini.

Le bataillon alpin Duca degli Abruzzi qui a pour mission d'atteindre le Beaufortin par le Cormet de Roseland effectue une approche nocturne le 22 juin au col d'Enclave, exploit plus sportif que militaire mais est stoppé par les tirs de l'artillerie des batteries du Cormet de Roselend et du plan de la Laie.

 

Au Petit-Saint-Bernard, zone d'opération de la division alpine Taurinense, le 22 juin,après un tir d'artillerie et un bombardement aérien effectué par des FIAT BR-20 qui se révèle peu efficace, le bataillon alpin Aosta parvient à 300 m du fort de Traversette (La Redoute Ruinée). Difficile à atteindre en raison des fortes pentes, ce fort a pour mission d'interdire la route du Petit Saint-Bernard. Défendu par 47 hommes du 70e Bataillon Alpin de Forteresse, commandés par le sous-lieutenant Dessertaux, le fort reçoit l'appui des batteries de Courbaton, du Fort de Vulmix et de celles du fort du Truc. Le général Guzzoni croyant la Redoute Ruinée occupée par le bataillon Aosta ordonne à la division motorisée Trieste de se mettre en marche. Les mitrailleuses Hotchkiss du fort entrent en action, bloquant le XXXIIe bataillon motocycliste, avant-garde de la colonne motorisée de la division Trieste. Durant la nuit du 22 au 23 juin, les pontonniers remettent en état le pont de la Marquise, détruit dès le début des hostilités.

Le bataillon Aosta contourne le poste-avancé, coupe les lignes téléphoniques ainsi que le téléphérique de la Redoute Ruinée. Le 23 juin, la division Trieste tente à nouveau de forcer la route, suivie de la division cuirassée Littorio, équipée de tankettes L3/35, mais l'action de l'artillerie et le terrain miné entravent leur progression et les contraignent à faire demi-tour.

La division Trieste atteint Seez le 23 juin.

Fixés à 200 du fort, les Italiens n'iront pas plus loin et c'est bien après l'armistice signé le 25 juin, qu'ils ne prendront possession du fort, le 3 juillet. Les défenseurs quitteront l'ouvrage, invaincus, avec les honneurs des armes rendus par un piquet des GAF.

 

Le col du Mont est pris par les unités du 4e Groupe Alpin Autonome. Les bataillons alpins Val Cordevole et Ivrea atteignant les rives de l'Isère, dépassant le hameau de la Motte, arrivent à Sainte-Foy, au prix de combats livrés au corps-à-corps.