Armée des alpes Juin 1940
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Code lieu: 597

Les Corniches

C’est vers la Cité des citrons que l’état-major italien espère emporter la décision.

Par Jean Pierre MARTIN et Marc ENDINGER

Code lieu: 597
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Les combats des Corniches

Les combats des Corniches

Forces en présence

  • françaises : sections d’éclaireurs-skieurs (SES) des 9e 20e, 25e, 49e bataillon de chasseurs alpins (BCA); 76e, 86e et 96e bataillons alpins de forteresse (BAF) avec leurs SES.
  • S’ajoute l’appui d’artillerie du 157 e régiment d’artillerie de position (RAP), des II e groupe du 113 e régiment d’artillerie lourde hippomobile (RALH), IIIe groupe du 149 e RALH, 12e batterie du 158 e RAP, 4e batterie du 374e RALVF
  • italiennes : deux divisions d’infanterie (Cosseria, Modena) ; quatre bataillons de chemises noires, trois train blindés. (20.000 hommes). Deux divisions en réserve (Cremona et Cacciatori delle Alpi)

Menton semblait un objectif aisément accessible pour l’état-major italien, compte tenu de la proximité de la frontière.
À partir du 20 juin, les Transalpins lancent une offensive de grand style, mais facilement contenue par la puissance de feu des ouvrages français et la ténacité des éclaireurs-skieurs. On cite notamment l’ouvrage de Pont-Saint-Louis, à quelques mètres de la frontière, qui repousse victorieusement les attaques italiennes.

Plus au nord, nos trois SES de premier échelon, il est vrai appuyées par une puissante artillerie, subissent de plein fouet l’assaut italien. Elles résistent victorieusement jusqu’au cessez-le-feu du 25 juin.

Vers Castillon, débouchant du col de Treitore dès le 14 juin, les colonnes italiennes se heurtent à une très vive résistance de nos avant-postes, puissamment soutenus par l’artillerie du Barbonnet et de Sainte-Agnès. Nos SES se maintiennent sur la ligne Baisse de Scuvion-Pierre-Pointue.

 

Forces en présence

source_Henri_Béraud

C’est vers la Cité des citrons que l’état-major italien espère emporter la décision. Le relief moins accidenté, l’écrasante supériorité numérique devraient lui permettre une réelle avancée.

Dans le secteur du Grammondo, les 41e et 42eFanteria engagent une action d’envergure, mais là encore annihilée par le feu dévastateur de nos ouvrages, Saint-Roch, Barbonnet, Agaisen, Castillon).

Le 22 juin, la pression se fait encore plus forte. Il pleut à verse sur le front, et le brouillard qui enveloppe les cimes favorise les infiltrations. Au lever du jour, la division Modena passe à l’attaque par les pas de Cuore et de la Corne. Le 41e RI a pour objectif la baisse de Scuvion. Plus au sud, le 42e RI soutenu par le 3e bataillon de chemises noires se dirige vers Colla –Bessa et Castellar. Face à cette déferlante, deux sections d’éclaireurs, celle du 76e BAF au mont Abo, et celle du 49e BCA à Colla Bassa, en liaison avec les avant-postes de la Baisse de Scuvion et de Pierre-Pointue. Les combats sont acharnés, parfois jusqu’au corps-à-corps. Menacés d’être submergés, nos éclaireurs sont contraints de décrocher, le 76e BAF vers le mont Razet, le 49e BCA vers Pierre-Pointue. Entretemps un groupe d’Arditi encercle un groupe du 76e BAF, onze Alpins commandés par le sergent Mege, sur la position de Fascia-Fonda. Une lutte à mort s’engage.
Le caporal-chef Truchard et quatre Alpins sont tués, deux sont blessés. Les rescapés parviennent à s’exfiltrer et rejoindre l’ouvrage de la Pena. Il ne reste plus que l’avant-poste de la Pierre-Pointue pour ralentir les Italiens.
Une trentaine d’hommes commandés par l’adjudant-chef Lanteri, un énergique sous-officier. Il demande un « tir d’épouillage » sur sa propre position, qui contraint les assaillants à se retirer. La Modena déplore plus de cent tués pour cette seule journée.

Le lendemain 23 juin, l’équipage de la Pierre-Pointue effectue une sortie pour dégager le fortin. L’adjudant-chef Lanteri fait une dizaine de prisonniers et récupère un armement conséquent. C’est l’ouvrage de la Baisse de Scuvion qui est menacé à son tour. Mais la vive réaction de la SES du 9e BCA au pas de Cuore, qui tire des grenades à fusil dans le dos du III/41eFanteria, provoque une panique collective et un reflux précipité.

Le 24 juin, par un temps toujours détestable, les hostilités se résument à des échanges d’artillerie. Chacun sait que le cessez-le-feu interviendra dans la nuit.

Lire le récit du lieutenant Carbonne du 58e DBAF

 

Sincères remerciements à la municipalité de Roquebrune Cap Martin et à l'amicale nationale du 22e BCA pour leur soutien!

Roquebrune Cap Martin