Armée des alpes Juin 1940
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Code lieu: 933

Belle résistance aux Echelles

La défense des Echelles et de l’Entre-Deux-Guiers est d’importance stratégique.

Par GDI (2S) Michel KLEIN

Code lieu: 933
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Michel Klein

La défense des Echelles et de l’Entre-Deux-Guiers repose sur une vingtaine de barricades tenues par un bataillon du 25e RTS, une compagnie du 215eRI, de deux batteries d’artillerie, des marins avec deux canons antichars, une section du génie.
Le 21 juin, cette section fait sauter les ponts sur le Guiers et la route dite sarde.
La route des gorges de Chailles n’est pas détruite; un obstacle est réalisé.

Le 24 juin, après la réduction des résistances de Pont de Beauvoisin, le sous-groupement allemand – 1.PZ-Rgt 6 et 1./SR 3 – progresse vers les Echelles ; dans les gorges de Chailles, il est retardé par l’obstacle qui est dégagé.
Un de ses éléments contourne l’obstacle par la route de Saint Franc et fait prisonnière une section de la 11e compagnie du 25e RTS.

Au hameau de la Croix de la Roche, la défense d’une section de la 9e compagnie arrête temporairement la progression des blindés allemands vers 7 h. Ceux-ci atteignent la ville des Echelles vers 10 h et tentent de s’en saisir.
La résistance est âpre dans les Echelles et aussi dans Entre-Deux-Guiers attaquée par des éléments ayant atteint Miribel.
Les deux villes sont pratiquement encerclées.
A l’initiative du maire des Echelles, les officiers français et allemands se mettent d’accord pour un cessez-le-feu dans le secteur. Les Allemands ne peuvent progresser vers Chambéry et Grenoble.

Progression d’une unité blindée allemande dans les gorges de Chailles

Photo du livre du colonel Béraud

Soutien de la population des villes des Echelles et d’Entre-Deux-Guiers
aux unités françaises en juin 1940

 

Dirigée par Monsieur le Maire des Echelles, Mr Viard, la population aide les cadres et soldats aux travaux de réalisation de la vingtaine des barricades constituant la défense des deux villes. Suivant les conseils de l’autorité municipale, les femmes et enfants quittent les villes pour se replier dans les villages et hameaux avoisinants.
Les civils – docteur, infirmières, pharmacien, sœurs et prêtre – assurent le fonctionnement du poste de secours en absence de structure militaire.

Lors des combats du hameau de la Croix-de-la-Roche, la fille de Mr Viard transporte le lieutenant Normandin gravement blessé de la zone des combats au poste du secours. Puis elle revient sous les feux ennemis chercher des blessés plus légers ; elle est contrainte de laisser sa voiture et se replier sur Les Echelles par les couverts.

Les deux capitaines responsables de la défense des Echelles et d’Entre-Deux-Guiers contactent Mr le Maire pour proposer aux autorités allemandes soit la cessation du feu, soit la neutralisation des deux localités afin d’éviter pertes supplémentaires et leur destruction.
Mr le Maire rédige la déclaration suivante : « Le Maire des Echelles, en accord avec le commandement des Forces Militaires Françaises aux Echelles, demande une suspension d’armes, à raison de l’armistice imminent, ou une neutralisation de terrain pour éviter la destruction des Echelles. »

Les officiers allemands félicitent les deux capitaines pour leur belle défense ; puis après délibération, il est convenu que les troupes françaises doivent quitter les deux villes en une heure et que les Allemands pourront entrer dans la ville, mais ne bénéficieront pas de soutien logistique et resteront sur place.