Âpres combats autour de Pont de Beauvoisin
Les combats dans Pont-de-Beauvoisin durent toute la journée du 23 juin.
Par GDI (2S) Michel KLEIN
combats Pont de Beauvoisin
Michel Klein
Le colonel de Bissy organise la défense de l’avant-pays savoyard en s’appuyant sur la rivière du Guiers. Les ponts sont minés par les sapeurs du 614eRP ;leur destruction n’est réalisée que sur ordre des chefs.
A Pont-de-Beauvoisin, s’installent en défensive le long du Guiers les unités suivantes : le 145eRR et la 11e compagnie du 25eRTS.Les unités allemandes – 6e régiment de chars, un bataillon du 3e régiment d’infanterie portée et une unité de motocyclistes- proviennent de la 3e Division blindée qui a pour mission de se saisir de Grenoble en lien au nord avec la 13e division d’infanterie motorisée allemande.
Dès l’arrivée des unités allemandes dans Pont de Beauvoisin le 23 juin vers 9h, le colonel de Bissy fait détruire le pont François 1eret celui de la voie ferrée. La destruction de ce dernier est partielle ; elle permet le franchissement des fantassins.
Les points d’appui installés face à ces ponts prennent à partie les forces allemandes. Les motocyclistes ennemis trouvent intact le pont de Saint Albin. Vers 14 h, les premiers chars allemands franchissent le Guiers et sont attaqués par la défense de Saint Béron et l’artillerie ; deux chars sont détruits. Ayant réussi à franchir le Guiers aussi au nord de Pont de Beauvoisin, les Allemands prennent en tenaille la défense française ; les combats sont rudes. L’ordre de repli est donné.
24 juin 1940, Unités logistiques allemandes sur le pont Saint Albin n’ayant pu être détruit
Destruction du pont François 1er à Pont-de-Beauvoisin
Le 23 juin en début de matinée, les unités de reconnaissance allemandes prennent contact, à l’entrée de Pont-de-Beauvoisin, avec des fantassins français tenant une barricade ; ces derniers se replient sur la rive droite du Guiers. Voyant que cette rive est fortement tenue, les Allemands ordonnent au maire de Pont de Beauvoisin de communiquer un ultimatum aux forces françaises en déclarant que la ville sera détruite en cas de résistance. La réponse du colonel de Bissy est de donner l’ordre de la destruction des ponts.
Ainsi, à 10h 15, la destruction totale du pont datant du règne de François 1er est réalisée ; les maisons avoisinantes sont aussi démolies. La détonation est entendue dans les montagnes de Savoie. Vers 11h, les auto mitrailleuses allemandes se heurtent aux décombres qui barrent la route menant en Savoie. Les soldats allemands débarqués des véhicules sont pris à partie par les mitrailleuses installées sur la rive savoyarde ; deux soldats allemands sont tués. Les pertes françaises sont importantes sur cette défense : six tués dont le sous-lieutenant Brogat, les blessés sont nombreux.
Les combats dans Pont-de-Beauvoisin durent toute la journée du 23 juin. Les Allemands franchissent le Guiers au sud sur le pont Saint Alby dont la mise à feu n’a pas fonctionné et plus au nord de la ville via un gué.
Rive gauche du Guiers à Pont-de-Beauvoisin : destruction du Pont François 1er
Collection Sabatier dans le livre du Général Plan « La Bataille des Alpes 10-25 juin 1940 »
