Armée des alpes Juin 1940
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Code lieu: 056

Les combats autour du Rocher de 10 heures

Le Rocher de dix heures est le nom du point d’appui (PA) qui domine de ses 2025 m la vallée de la Clarée et contrôle le goulet du Montgenèvre aux sorties Nord Ouest du village.

Par GDI(2S) Hervé Bizeul, Patrick Lemaitre, Nicolas Izquierdo

Code lieu: 56
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Par exception à Montgenèvre, seuls, avaient une mission de résistance prolongée en avant de la Position de Résistance, les 3 points d’appui formant « battage » : le bois de Suffin, complété par le barrage rapide de la route du Clos Enjaime, le bois de Sestrières et le Rocher de 10 heures.

général commandant l’armée des Alpes

Rocher de 10 heures

Dispositif fortifie du point d'appui du Rocher de 10 heures et du bois de Suffin

Le Rocher de dix heures était ravitaillé par un téléphérique de campagne, le PA dissimule sa citerne d’eau et ses deux abris alpins bétonnés, difficiles d’accès aujourd’hui, dans la contre pente. Le PA comportait vers l’avant face à l’Est une dizaine de « pilules », c'est-à-dire des petits points fortifiés d’infanterie équipés de Fusils mitrailleurs.

Les directives du général commandant l’armée des Alpes, précisaient très nettement que vu la faiblesse des effectifs disponibles, les avant-postes devaient être réduits au maximum, au bénéfice de la position de résistance (P.R). Par exception à Montgenèvre, seuls, avaient une mission de résistance prolongée en avant de la P.R, les 3 points d’appui formant « battage » : le bois de Suffin, complété par le barrage rapide de la route du Clos Enjaime, le bois de Sestrières et le Rocher de 10 heures. Ce dernier était alors aux ordres du lieutenant Bethoux  chef de la section de commandement de la 2° compagnie du 91° BCA (capitaine Durand de Meslon).  Dans le périmètre défensif du Rocher de 10h00 se trouvaient également la deuxième section et un groupe de mitrailleuses de la 2° compagnie renforcée vers l’avant de la section d’ éclaireurs skieurs du 3° bataillon du 159eRIA du sous-lieutenant Gastaud, formé d’éléments aguerris à la montagne. Au cours de l’affrontement,  les éléments d’avant-poste reçurent l’ordre de ne pas se limiter à une défense statique mais de pratiquer sur tout le front du secteur une défense active pour tenir le plus longtemps possible la ligne d’avant-postes. C’est la raison pour laquelle les combats furent acharnés sur Montgenèvre pendant une semaine.

Le 17 juin, l’artillerie italienne s’acharne particulièrement sur le bois de Suffin, ainsi que sur les trois postes avancés, dont le Rocher de 10 heures. C’est également le 17 juin que l’artillerie française, tire pour la première fois sur les troupes italiennes.

Le 20 juin, on assiste à l’attaque italienne, à la faveur du brouillard. Elle débute à 06h40. À partir de 08h30 jusqu’à 15 heures, l’artillerie ennemie  et notamment le Chaberton, ne cessent de tirer sur les pentes du Janus, Sestrières, clos Enjaime et le rocher de 10 heures, coupant les communications téléphoniques, mais ne causant aucune perte à notre infanterie, très dispersée et bien abritée dans ses petites casemates en béton.

22 juin, après l’échec de l’action dans l’axe du col du Montgenèvre, les Italiens tentent une attaque par les hauts du bois de Sestrières. Des unités du 2° et 3° régiment d’infanterie «Umbria » du volume d’un bataillon s’infiltrent  vers 11 heures. Les Italiens progressent sous les pentes du Janus, enveloppées de brouillard. Le commandant Clauzolles commandant le 91° BCA aperçoit les Italiens depuis le Rocher de 10 heures et demande l’intervention de l’artilleriepar pigeon voyageur car ses  lignes téléphoniques sont coupées. Les tirs de mitrailleuses du bois de Sestrières et des 65 de montagne situés à Malefosse (sur la D94, 1 km au  sud-ouest de  la Vachette)  causent alors de nombreuses pertes à l’adversaire.  Se manifeste alors  un  mouvement de retraite parmi les éléments  ennemis. Pendant tout ce temps, le Rocher de 10 heures est l’objet d’un violent bombardement et repousse quelques tentatives d’infiltration.

Le 23 juin, dans la matinée, après de tirs de l’artillerie italienne sur le Rocher de 10 heures, deux compagnies italiennes reprennent leur attaque vers 11h00 dans le but de déborder la position de Montgenèvre par le Nord. Elle est de nouveau repoussée par les tirs de notre artillerie dont les mortiers de 75 de l’ouvrage Maginot du Janus et des fusils-mitrailleurs. L’attaque reprend à 18h50 avec de nouveau une tentative de débordement par le Nord. Malgré leur opiniâtreté, les Italiens sont cloués sur place par l’artillerie du Janus et la batterie de 65 de montagne de Malefosse. Ils se replient en désordre en laissant de nombreux tués dans les fils de fer barbelés.

Les chasseurs du LTN Bethoux ont tenu bon dans leurs abris.

 

Rocher de 10 heures

A_gauche, le_lieutenant Bethoux_commandant le PA du Rocher de dix heures en juin 1940.

Le lieutenant écrira ces lignes à la fin de la bataille : « Sous les bombardements violents, leur attitude a été excellente ; tous calmes et confiants, malgré un ennemi  très supérieur en nombre. La vie en commun, l’esprit chasseur avaient créé chez eux une excellente ambiance »

LTN Bethoux

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