Armée des alpes Juin 1940
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Code lieu: 376

Les combats du bois de Sestrières

Le dispositif fortifié Point d’appui du bois de Sestrières est complémentaire de celui du Point d’appui du Rocher de dix heures et du Bois de Suffin.

Par GDI(2S) Hervé Bizeul, Patrick Lemaitre, Nicolas Izquierdo

Code lieu: 376
Accès à pied 20' de Montgenèvre
Facile Suivre le parcours 1 de randonnée ou le parcours 2 de Trail.
facile Le Point d’appui (PA) se situe dans les bois au sud de la station d'épuration

sestrieres

  1. Le dispositif

Le dispositif fortifié Point d’appui du bois de Sestrières est complémentaire de celui du Point d’appui du Rocher de dix heures et du Bois de Suffin. Avec le barrage mobile situé sur la N94, ce dispositif barre le col de Montgenèvre à l’ouest du village. Lors des combats de juin 1940, il a parfaitement rempli son rôle défensif, protégeant les soldats français et arrêtant les attaques italiennes.

ravin de la mort

  1. Les combats

Les Italiens ne font preuve d’activité qu’à partir du 17 juin, débutant par des coups de main sur les postes les plus avancés. C’est également le 17 juin, que le fort du Chaberton  tire pour la première fois. Ses objectifs sont multiples. Vers 17 heures, les feux du Chaberton prennent à parti les points d’appui du secteur Est de Montgenèvre, plus particulièrement le blockhaus de Clot Enjaime et le PA point d’appui du bois de Sestrières , (lieutenant Sorlin) défendu par les 1° et 3° section de la 2° compagnie du 91e BCA, appuyé par un groupe de mitrailleuses et un de mortier. En tout 240 hommes en majorité auvergnats.

Le 22 juin, après l’échec de l’action dans l’axe du col du Montgenèvre, l’ordre d’attaque du général Mercalli commandant le 4° corps d’armée italien, fixe l’objectif à atteindre : la conque de Briançon. Précédé d’une préparation d’artillerie d’une demi-heure, l’attaque débouche vers 7h30 dans le brouillard. Après avoir échoué sur l’axe du col, elle reprend par les hauts, notamment le long des pentes du Janus, à la base des rochers qui dominent le point d’appui du bois de Sestrières. Au cours d’une éclaircie, le point d’appui du Rocher de 10 heures, où se trouve à ce moment-là le chef de bataillon Clauzolles du 91e BCA , aperçoit vers 12h30 cette manœuvre dans le bois de mélèzes clairsemés. La ligne téléphonique souterraine ayant été coupée par le bombardement, le commandant demande l’appui de l’artillerie par un vaillant pigeon voyageur, qui remplit parfaitement sa mission. Une compagnie du deuxième bataillon du 53e Fanteria, venu par le col du Petit Montgenèvre, a réussi à progresser le long des pentes du Janus, enveloppé de brouillard. Du point d’appui du bois de Sestrières (lieutenant Sorlin), l’avance de l’adversaire a été repérée.

Ne pouvant attendre les tirs d’artillerie car l’ennemi avance rapidement, un fusil-mitrailleur, puis une mitrailleuse sous abri bétonné, commencent un tir de flanquement. Pour augmenter la précision de son tir, le lieutenant Sorlin fait mettre à découvert une mitrailleuse en batterie et tire sur les pentes du Janus à plus de 600 m de distance. Les Italiens sont alors parvenus devant le réseau principal de barbelés mais ne peuvent ni le franchir, ni réduire au silence cette mitrailleuse. L’intervention des 65 de montagne de Malefosse (154e régiment d’artillerie de position) rajoute à la confusion et fait alors refluer les Italiens qui cherchent désespérément à s’abriter des éclats d’obus dans un ravin profond malheureusement pris d’enfilade par la mitrailleuse. Le caporal Margueron remplace le tireur et exécute un remarquable tir de précision avec la hausse à 1200 m, réglé à la jumelle par le lieutenant Morel du groupe Franc. Sa pièce cause des ravages dans les rangs de l’adversaire. Sous une avalanche d’obus, presque ininterrompue des 65 de montagne : barrage en avant pour arrêter la progression italienne, barrage à l’arrière pour empêcher le repli et tir fusant au milieu des « Fanti » (l’infanterie italienne). Ces derniers laissent sur le terrain, une mitrailleuse, huit mortiers, dix fusil-mitrailleur, 49 morts et un blessé qui sera soigné et fait prisonnier.

Les chasseurs alpins baptiseront ce lieu « le ravin de la mort ».

 

canon de 65mm de montagne

Cette action de combat montre l’étroite collaboration entre artilleurs et fantassins. Les artilleurs de l’observatoire du bois de Sestrières guident les tirs au plus près et contribuent en même temps à repousser les infiltrations italiennes avec leurs armes individuelles comme leurs camarades fantassins.

A la suite de ce tir, et pour clarifier la situation, le général Cyvoct donne l’ordre au 91° BCA de  dégager les hauteurs du PA de Sestrières. Le chef du bataillon monte alors une contre attaque et  le terrain est ainsi « nettoyé » dans la soirée jusqu’au téléski qui borde la Durance.

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