Armée des alpes Juin 1940
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Code lieu: 305

Le dispositif italien au col du Mont-Cenis

La ligne de défense du Mont-Cenis est établie au niveau des barrages.

Par GDI (2S) Bernard Ratel et Laurent Demouzon

Code lieu: 305
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Après son unification en 1871, l’Italie décide de fortifier les principaux cols frontaliers des Alpes.
Au Mont-Cenis, les forts de Ronce, de la Casa et de Variselle couvrent le terrain par leurs tirs croisés.
Ils sont implantés à l’extrémité sud-est du plateau, en arrière du lac naturel.

En 1882, l’Italie adhère à la Triplice avec l’Allemagne et l’Autriche. La caserne défensive de Malamot, les batteries de Pattacreuse et les batteries cuirassées du Paradiso et de la Court sont édifiées.

En 1929, trois barrages hydrauliques sont réalisés, augmentant la surface du lac qui devient un véritable obstacle.

A partir de 1930, la France construit la Ligne Maginot. Les Italiens entreprennent le Vallo Alpino, un système de fortifications, composé d’une multitude de petits d’ouvrages bétonnés judicieusement intégrés au paysage avec un certain effort de camouflage.

La ligne de défense du Mont-Cenis est établie au niveau des barrages, allant du Mont-Malamot jusque sous la pointe du Lamet.

Le fort de Ronce de forme circulaire est construit entre 1877 et 1880. Il est entouré d'un profond fossé et possède deux étages de feu, armés de six canons.

Les batteries du Paradiso et de la Court sont construites entre 1904 et 1910. Elles sont armées de quatre pièces de 149/35A, sous tourelle blindée,pouvant tirer à 360°. En juin 1940 elles ouvriront fréquemment le feu sur le fort de la Turra.

Les fortifications italiennes du Mont-Cenis

 

Les fortifications de 1877 à 1914

 

Après l’unification de l’Italie en 1871, une des missions de l’organisation défensive de la péninsule est de protéger les grands cols frontaliers des Alpes. Face à la Suisse, la probabilité d’un conflit futur semble très faible. Par contre, même si les relations franco-italiennes semblent bonnes, il est décidé de fortifier les points de passages principaux et notamment le col du Mont-Cenis, qui est l’un des points stratégiques des Alpes occidentales.

 

L’idée n’est pas de coller les fortifications à la frontière même, dont le tracé ne favorise pas leur implantation, mais de les positionner en arrière, au bout de la plaine de Saint-Nicolas, à l’extrémité sud-est du plateau, où le passage se resserre autour de la route nationale. Le lac naturel du Mont-Cenis, bien que de taille réduite, représente un obstacle important, pouvant gêner une offensive française.

 

Entre 1877 et 1880, les forts de Ronce, de la Casa et de Variselle sont construit, couvrant de leurs tirs croisés l’ensemble du plateau du Mont-Cenis.

 

Le fort de Ronce

Cet ouvrage est édifié entre 1877 et 1880, au pied du contrefort de la pointe du Lamet à la cote 2 294. Il a un plan circulaire, à deux étages de feu. Un pour la défense rapprochée, assurée par l’infanterie, et l'autre armé de six canons destinés à une action lointaine sur le Mont-Cenis. Il est entouré d'un fossé profond de 6 mètres, caché par un talus de 9 mètres.

Il est désarmé en 1915 et sert de casernement entre les deux-guerres aux troupes chargées des chantiers du « Vallo Alpino ».

 

Le fort de la Casa

Ce fort est implanté au bout du plateau du Mont-Cenis, à 1 961, m pour barrer la plaine de Saint-Nicolas.

Il est réalisé sur une forme polygonale, entouré d'un fossé large de 7 mètres. Les trois caponnières Nord, Ouest et Sud contrôlent le périmètre avec des créneaux pour fusil. Dix canonnières sont orientées vers l'hospice, et dix casemates se trouvent à l'avant gauche pour croiser ses feux avec le fort de Variselle. Une extension monte sur la droite, sur les pentes du Lamet.  Appelé retranchement de la Tagliata, il est composé d'un grand fossé et d’une batterie pour des mortiers et plusieurs sections d'artillerie avec des magasins de munitions souterrains.

 

 

La batterie de la Court

Cette batterie, construite entre 1905 et 1910, occupe le promontoire de la Court dominant la plaine de Saint-Nicolas. C’est la seconde batterie cuirassée construite sur le Mont-Cenis pour renforcer la défense. Elle est équipée de quatre pièces de 149 mm posée dans des puits de 5 m de diamètre et profond de 2, pouvant pivoter à 360°. Sa garnison comprend cent-vingt hommes. Les locaux souterrains sont reliés au niveau supérieur par des monte-charge.

 

La batterie du Paradiso

Cette batterie est la première batterie cuirassée construite sur le plateau entre 1904 et 1908, sur un massif rocheux au bout de la plaine de Saint-Nicolas à 1 960 m. Elle est équipée de quatre pièces de 149 mmA sous tourelle blindée, de type « grillo » pouvant tirer à 360°. D’une épaisseur de 14 cm, la coupole à une forme de carapace de tortue. Les puits ont un diamètre de 5 m et une profondeur de 2 m.       Elle est de forme parallepipoidale sur deux étages. Au rez-de-chaussée se trouve les locaux technique et le casernement des servants et l’étage supérieur se trouve deux escaliers en colimaçon menant aux puits des tourelles.                                                                                                               La batterie est dotée d’une galerie fortifiée pour sa défense rapprochée longue d’environs 600 m.

L’ouvrage est détruit en 1968 car il se trouve à l’emplacement de la carrière devant alimenter la construction du barrage.

 

Le fort de Pattacreuse

Cet ouvrage est construit entre 1887 et 1889, à 2 390 m d’altitude. Il se répartit en deux batteries, la haute et la basse, destinées à empêcher les attaques françaises venant du Pas-de-la-Beccia et des cols de Sollières etdu Petit-Mont-Cenis. Il croise également ses feux avec le fort de Ronce pour barrer le plateau.

 

La caserne défensive de Malamot

Cette caserne est construite en 1889, à 2 913 m, pour arrêter les éventuelles attaques françaises venant du lac Blanc et du versant septentrional du mont Pattacreuse. Elle est desservie par une route longue de 8.700 mètres, impraticable de nos jours.

Ce bâtiment est le plus élevé de la place du Mont-Cenis et était, avant la construction de la batterie du Chaberton, le plus haut édifice militaire d’Italie.

C'est un bâtiment à deux étages, avec des murs en pierre injectés de béton qui portent les poutrelles d'acier soutenant les planchers et le toit. Il se compose de trois parties qui épousent le terrain. Il possède deux rangées de créneaux pour fusils et sur les côtés des supérieurs, deux caponnières équipées de quatre mitrailleuses Gardner. L’armement comprend deux canons de 75 mm qui peuvent être déplacé à l’extérieur. Sa garnison est de quatre officiers et deux-cents hommes.

Au nord-ouest, un chemin avec des marches, en partie protégé, mène à l'observatoire proche de la frontière. Après l'abandon de la caserne, il est de nouveau utilisé dans les années 30 comme l’observatoire du centre de défense 6, du Vallo Alpino, implanté sous la caserne.

 

La Batterie de Malamot, armée de douze canons de 149 mmcouvre la zone du col du Petit-Mont-Cenis. Deux bâtiments sont construits à proximité. Ce sont un magasin à munitions et un casernement, le refuge nº4, pour les artilleurs.

Deux autres batteries sont réalisées près de la cote 2 863. En 1891, la batterie de Frassére-Haute, armées avec huit canons de 15 GRC/Ret est construite. A la cote 2 680 sont édifiés, entre 1889 et 1899, les trois refuges du Giasset, pouvant recevoir chacun vingt hommes et cinq officiers.

 

Le Vallo Alpino

 

            A partir de 1930, pour faire face à la construction en France de la Ligne Maginot, les Italiens entreprennent la réalisation de nouvelles défenses sur l’arc Alpin. Ce ne sont plus d’immenses forts qui sont réalisés mais une multitude d’ouvrages, enterrés, bétonnés et parfois cuirassés, judicieusement intégrés au paysage avec un certain effort de camouflage. Les travaux sont réalisés uniquement par la main d’œuvre militaire.

En 1929, l’Italie construit trois barrages sur le plateau, augmentant largement la surface du lac existant. Cette nouvelle étendue d’eau représente un véritable obstacle à toute offensive française.

La défense du plateau du Mont-Cenis par le Vallo Alpino comprend une ligne de fortification, située au niveau des barrages, qui va du Mont Malamot jusqu’en-dessous de la pointe du Lamet.Elle appartient au IXe secteur de couverture de la Guardia Alla Frontiera, sous-secteur IX/B « Moncenisio ». Elle se répartie entre les quartiers de Malamot, de Pattacreuse, de Rivers, de l’hospice et de Ronce.

 

 

 

 

 

 

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