CHATEAUNEUF-SUR-ISERE – VIADUC FERROVIAIRE DE VERNAISON
Dans la Drôme, c’est le seul ouvrage d’art encore intact qui permettrait à la 4e Panzerdivision d’établir une tête de pont sur la rive gauche de l’Isère.
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UN OUVRAGE D’ART stratégique
Le viaduc de Vernaison fait partie des quatre ouvrages d’art dont la mise en défense s’intègre dans le dispositif du 2e sous-secteur (PC à Bourg-de-Péage, colonel Clayette) dont il constitue l’aile gauche. Construit à l’ouest des communes-sœurs de Bourg-de-Péage et de Romans-sur-Isère, le viaduc ferroviaire permet la liaison Valence–Grenoble.
Dans la Drôme, c’est le seul ouvrage d’art encore intact qui permettrait à la 4e Panzerdivision d’établir une tête de pont sur la rive gauche de l’Isère.
Une reconnaissance aérienne menée dans l’après-midi du 22 juin par un HS.126 de la IIIe escadrille de reconnaissance allemande relève que l’ouvrage est intact mais qu’il a été rendu difficilement franchissable par un ensemble de wagons que l’on a fait dérailler sur son tablier pour en interdire le passage aux véhicules et aux Panzers.
La défense de l’ouvrage, à partir de la rive gauche de l’Isère, est facilitée par une position dominante sur le viaduc et ses arrières, à l’est, laissant les assaillants à découvert, sous les feux des armes automatiques et de l’artillerie françaises. La position est tenue par des éléments du 14e dépôt du 159e régiment d’infanterie alpine (159e RIA), renforcés par un canon de marine de 65 mm à tir tendu, utilisé comme antichar. La pièce est servie par six canonniers de marine du 5e dépôt des équipages de la Flotte de Toulon.
Le 23 juin, débouchant de Romans, des éléments des Schützenregiment et 36e Panzerregiment prennent position en retrait du viaduc. Malgré un bombardement d’artillerie intense dans la soirée et au matin du 24 sur les positions françaises, sans résultat, le commandement allemand renonce à franchir l’Isère par le viaduc de Vernaison afin d’éviter des pertes trop importantes à quelques heures de l’armistice.
Glossaire :
4e PD : 4e Panzer-Division
Henschel 126 : HS 126 : avion de reconnaissance monoplan allemand (équipage 2 hommes : un pilote, un observateur/radio/mitrailleur arrière).
159e RIA : 159e régiment d’infanterie alpine
12e SR : 12e Schützen-Regiment
36e PR : 36e Panzer-Regiment
BIBLIOGRAPHIE
CHAZALON, Thierry. Résistances ! Les prémices (juin 1940 – juillet 1941), la Résistance débute dès le 23 juin 1940 sur les rives de la basse-vallée de l’Isère. Montélimar : autoédition, 2011. 200 p.
