Armée des alpes Juin 1940
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Code lieu: 990

Les combats à Bourg de Péage

ILS NE PASSERONT PAS ! tel est le mot d’ordre de l’Armée des Alpes. »

Par Thierry CHAZALON

Code lieu: 990
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Les combats à Bourg de Péage

(Cliché extrait de l’ouvrage de Benjamin Missud, Bourg-de-Péage au fil du temps – Mémoire, patrimoine, histoire. 2010, 494 p.)

Canon de marine

Bourg-de-Péage, place Doumer, la pièce de marine, protégée par une casemate de circonstance, battant les abords du Vieux Pont et des quais de Romans-sur-Isère.

L’ARMÉE DES ALPES DU GÉNÉRAL OLRY STOPPE LA 4e PANZERDIVISION

23-24 juin 1940. Alors que le pays sombre dans le chaos, 1 500 soldats, appuyés par une poignée d’aviateurs et de marins, stoppent dans le nord de la Drôme la dernière offensive allemande de la campagne de France.

Les combats se déroulent de Saint-Nazaire-en-Royans jusqu’à Pont-de-l’Isère et ici même, à Bourg-de-Péage, entre le Pont-Neuf et le Pont-Vieux.

L’ORGANISATION DE LA DEFENSE

Le 18 juin, Bourg-de-Péage est intégrée dans le Groupement de défense de la basse Isère et en devient le 2e sous-secteur commandé par le colonel Clayette. Le 144e dépôt du 159e régiment d’infanterie alpine (159e RIA) stationné à Romans-sur-Isère est déplacé à Bourg-de-Péage où les personnels organisent, le long des quais et dans différents quartiers, leurs positions défensives.

LA RÉSISTANCE DES CANONNIERS MATELOTS DEVANT LES PONTS

Le 20 juin, à l’aube, les deux ponts reliant les deux villes sont détruits par l’armée française. Le 21 juin, deux canons de marine de 65 mm, servant comme antichar, sont montés, sous casemate de fortune, au débouché des deux ponts. Chaque pièce est servie par un armement de six canonniers du 5e dépôt des équipages de la flotte de Toulon. Deux pelotons de gardes mobiles arrivent en renfort ainsi qu’un peloton de chars R 35 du 504e régiment de chars alpins (504e RCCA) de Valence.

Le 22 juin, une avant-garde de la 4ePanzerdivision traverse Romans, constate la destruction des ponts et l’absence de défense dans la ville. Le lendemain matin, 23 juin, le 12eSchützenregiment (12e SR) et une partie du 36ePanzerregiment (36ePR) investissent Romans. Aussitôt l’officier commandant le groupement tente, en vain, d’obtenir la reddition des troupes françaises à Bourg-de-Péage. Par une attaque brusquée de Panzer, la pièce de marine battant le Pont Vieux est mise hors état de tir. S’engagent alors des échanges de tirs d’artillerie et d’armes automatiques entre les deux rives.

Le 24 juin, un tir de la pièce de marine battant le Pont Neuf détruit une voiture allemande, tuant ses trois occupants. En contre-mesure, la pièce de marine subit à 14 heures un puissant tir d’artillerie, tuant deux canonniers, les matelots Raymond Auvray et Louis Pascal, en blessant deux autres. Puis les échanges de tirs diminuent d’intensité ; le cessez-le-feu est imminent..

Dans une rue adjacente, rue des Minimes, se tient prêt à contre-attaquer le dernier
peloton du 504e régiment de chars de combat alpin de Valence (504e RCCA).
Au dessus des toits volent à basse altitude les derniers chasseurs français en mission d’attaque des colonnes allemandes en mouvement entre Peyrins et Mours.

Bourg-de-Péage reste française ; Romans est occupée jusqu’au 5 juillet 1940.

Glossaire 

4ePD      4ePanzerdivision, 4e division blindée allemand

12eSR    12eSchützenregiment, 12e régiment de fusiliers (4ePD

36ePR    36ePanzerregiment, 36e régiment de chars (4ePD

159e RIA            159e régiment d’infanterie alpin

504e RCCA        504e régiment de chars alpins 504e RCCA

 

BIBLIOGRAPHIE

CHAZALON, Thierry. Résistances ! Les prémices (juin 1940 – juillet 1941), la Résistance débute dès le 23 juin 1940 sur les rives de la basse-vallée de l’Isère. Montélimar : autoédition, 2011. 200 p.

Sincères remerciements à la municipalité de Bourg de péage

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