La défense au col de La Roue
L’ ouvrage d’avant-poste de la Roue est construit entre 1936 et 1938, sur la rive droite du vallon, sous le Grand Argentier, pour assurer la défense du col frontalier de la Roue.
L’adjudant Lissner (à g) et le caporal Morel devant la sortie de secours de l’ouvrage de la Roue en 1942
Coll. Laurent Demouzon
En juin 1940, La garnison de vingt-neuf hommes du 81e bataillon alpin de forteresse (BAF) est commandée par l’adjudant Lissner. Son armement comprend deux mortiers de 81mm, deux mitrailleuses et cinq fusils mitrailleurs.
Le 20 juin, une reconnaissance italienne s’approche de l’ouvrage. La garnison ouvre le feu, tuant un transalpin. Les autres refluent vers le col.
Le 21 juin, le I/91e régiment d’infanterie (RI) italien débouche du col. Les armes automatiques de l’ouvrage ouvrent le feu, suivies par l’artillerie du Lavoir. L’ennemi se replie.
Dans la nuit, les Italiens installent deux pièces de 47mm au col. Le 22 juin, elles tirent sur l’ouvrage. L’adjudant Lissner demande un tir d’artillerie. Une première salve du Lavoir s’abat à proximité des canons. Une seconde percute les deux pièces, les réduisant au silence.
À 18 h, profitant d’une nappe de brouillard, les Italiens parviennent à moins de 50 m de l’avant-poste. L’artillerie du Lavoir effectue un tir sur les dessus de l’ouvrage pendant que les armes automatiques balayent les abords.Mais, l’ennemi insiste. Pour desserrer l’étau, le sergent Arpin-Pont et un homme effectuent une sortie à la grenade. Les Italiens n’insistent pas et se replient.
Le 23, une patrouille française ramasse du matériel italien abandonné sur le terrain. Le 24, le secteur est calme.
Plan_de_l'ouvrage_de_la_Roue
Coll. Laurent Demouzon
L’avant-poste de la Roue
Cet ouvrage d’avant-poste est construit par la Main d’Œuvre Militaire, entre 1936 et 1938. Il doit interdire les débouchés du col frontalier de la Roue et de celui de la Replanette.
En juin 1940, il est commandé par l’adjudant Lissner. Son effectif est d’un officier, un médecin, trois sous-officiers et vingt-cinq hommes du 81e bataillon alpin de forteresse.
Il est équipé d'un central téléphonique à 12 directions La ventilation est assurée par un système à bras. Trois citernes de 900 litres assurent le ravitaillement en eau.
Son armement comprend deux mortiers de 81 mm, deux mitrailleuses Hotchkiss et cinq fusils-mitrailleurs.
A l’extérieur se trouve une pilule avec deux créneaux pour fusil-mitrailleur et deux emplacements de mortiers.
Les Italiens au col de la Roue
La mission du I/91e régiment d’infanterie est de déboucher du col de la Roue et de pousser sur le Lavoir. A l’aube du 20 juin, une patrouille italienne s’avance jusqu’à la baraque frontière, située à 100 m sous le col. Depuis l’ouvrage de la Roue, l’adjudant Lissner la repère et demande un tir d’arrêt, causant de nombreuses pertes. Vers 17 h 30, l’ennemi s’approche à moins de 150 m de l’ouvrage. La garnison ouvre le feu, tuant un Transalpin. Les autres refluent vers le col.
Le 21 juin, l’artillerie italienne ouvre le feu. En début d’après-midi, le I/91e Régiment d’Infanterie débouche du col de la Roue. Les fantassins sont pris sous le feu des armes automatiques de l’ouvrage. L’artillerie du Lavoir harcèle les Italiens se repliant.
Dans la nuit, les Italiens installent deux pièces de 47/32 au col pour tenter de museler, par des tirs d’embrasure, les armes automatiques de l’ouvrage.
Le 22 juin, à 7 h 25, les premiers projectiles percutent l’ouvrage. L’adjudant Lissner demande un tir d’artillerie. Rapidement, une première salve du Lavoir s’abat à proximité des canons. Une seconde percute les deux pièces, les réduisant au silence. Le tir s’allonge sur le Plan-des-Morts.
Vers 11 h, l’ouvrage ne répond plus au téléphone. Le brouillard gêne les observations. Par sécurité, le Lavoir tire quelques coups sur le fort. A 18 h, profitant d’une nappe de brouillard, les fantassins du I/91e Régiment d’Infanterie s’approchent de nouveau de l’ouvrage. Ils sont à moins de 50 m quand les mortiers du Lavoir effectuent un tir sur les dessus. Les armes automatiques balayent les abords mais l’ennemi insiste. Un alpin, servant la mitrailleuse du bloc 2, reçoit deux balles dans le casque, heureusement sans gravité. Pour desserrer l’étau, le sergent Arpin-Pont et un homme effectuent une sortie à la grenade. Les Italiens n’insistent pas et se replient.
Les 23 et 24, le secteur est calme.