Armée des alpes Juin 1940
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Code lieu: 022

Voreppe, dernier rempart!

Le 18 juin, Lyon est déclarée « ville ouverte » donc ne peut plus être défendue. Cela exige une réorganisation du dispositif de défense de l’Armée des Alpes qui doit désormais se positionner sur deux fronts et faire face à deux ennemis

Par Jean Paul Noir, Florent Mezin et le Cne Léopold Courtois du Musée des Troupes de Montagne.

Code lieu: 22
Accès à pied
Parking Place Thevenet

Les combats à Voreppe:contexte général

Le 10 juin 1940, dans ce contexte de défaite militaire généralisée de l’armée française, le Duce en profite pour déclarer à son tour la guerre à son voisin transalpin espérant par là même assouvir ses prétentions territoriales. Mussolini sait qu’il n btiendra uniquement les territoires que ses troupes auront conquis. Avec cette offensive, les problématiques sont multiples pour les forces italiennes, confrontées à l’armée des Alpes française aguerrie, aux fortifications et aux barrières naturelles de l’arc alpin. Le 21 juin 1940, l’ordre d’attaque générale est donné. Les troupes sont engagées sur tous les secteurs. Le temps presse car l’avancée allemande est fulgurante et le Duce « ne veut pas subir la honte que les Allemands occupent Nice ». L’objectif est clair pour les forces italiennes : pénétrer le plus rapidement et le plus profondément possible en territoire français. D’autant plus que, depuis le 18 juin, Lyon est déclarée « ville ouverte » donc ne peut plus être défendue. Cette nouvelle donne exige une réorganisation du dispositif de défense de l’Armée des Alpes qui doit désormais se positionner sur deux fronts et faire face à deux ennemis. A titre préventif, le général Olry donne l’ordre de préparer la destruction de l’ensemble des ouvrages d’art sur le Rhône.

Sources: Juin 1940, Voreppe Rempart de Grenoble, co-écrit par Jean-Claude BLANCHET et Gaston REGNIER.

« Faire face au nouvel ennemi, sans enlever un homme, une arme aux troupes qui font face à l’Italie » disait à son état-major, le général d’armée Olry

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Le contexte général à Voreppe

 

Avec la défense de la zone arrière du dispositif de l’armée des Alpes, le général Olry avait comme objectif d’éviter que les unités engagées face aux forces italiennes ne soient surprises par les Allemands arrivant par les vallées françaises menant à l’Italie -Tarentaise, Maurienne, Romanche, … Ce nouveau front est important et couvre plus de 150 kms de Valence à Fort l’Ecluse.

Pour réussir, le général veut s’appuyer sur les obstacles naturels -l’Isère et le Rhône ainsi que le massif de la Chartreuse

 

Dès le 10 juin 1940, le général Cartier est investi de la mission d'assurer la défense du secteur Isère/Chartreuse contre les Allemands. Il constitue le Groupement de Défense de Savoie-Dauphiné, force improvisée d'environ 15 000 hommes, formée d'éléments hétéroclites rassemblés en hâte dans un effort de mobilisation régionale.
Ce groupement de défense Savoie-Dauphiné comprend sept sous-groupements dont deux sur l’Isère.

Profitant du rétrécissement de la vallée de l’Isère entre les massifs de la Chartreuse et du Vercors, le général Olry décide de concentrer son effort sur la cluse de Voreppe.

Ainsi, le général Olry ordonne, dans la soirée du 20 juin, de détruire tous les ponts de l’Isère en aval de Voreppe. Tous les ponts sont détruits ; cependant, la destruction du pont de Saint Gervais n’est pas complète. Cette destruction est même améliorée, avant la venue des Allemands, par un tir de réglage des canons de 65 mm de montagne du lieutenant Dullin du 93e RAM.

Comme Grenoble est un objectif planifié de la jonction des unités allemandes et italiennes, l’obstacle de l’Isère est clé pour la défense de la capitale des Alpes. L’obstacle représenté par l’Isère est même valorisé par l’ouverture des vannes des barrages de la Bissorte en Maurienne, du Chambon dans la Romanche et du Sautet sur le Drac. Ainsi le débit de l’Isère passe de 600 à 1100 mètres cube par seconde ; le niveau de l’eau monte d’un mètre. Les Allemands ne trouveront pas un point de franchissement permettant de contourner le verrou de Voreppe.

Deux sous-groupements du général Cartier tiennent la cluse de Voreppe : sous-groupement n° 7 Dumont et sous-groupement n° 6 Brillat-Savarin. Celui du lieutenant-colonel Dumont est installé en défensive sur la rive gauche de l’Isère. Le lieutenant-colonel Dumont, héros de la première guerre mondiale, commande depuis la mobilisation de 1939 le 614e régiment de pionniers et, très apprécié par le général Cartier, prend le commandement du sous-groupement.
Sur les marches de la Chartreuse, en particulier au Nord de Voreppe, c’est le sous-groupement n° 5 du colonel Bissy qui défend les accès possibles venant de Voiron et pouvant contourner la cluse de Voreppe.

Le 21 juin soir, les unités de l’énergique colonel Brillat-Savarin qui menaient un combat retardateur à l’Est de Lyon se replient et s’installent sur la ligne de défense prévue sur l’Isère. Toute la nuit du 21 au 22 juin, les unités organisent leur défense en particulier dans la trouée de Voreppe que les Allemands ne doivent pas conquérir.

 

Sincères remerciements à la commune de Voreppe, au DMD 38 et au Musée des Troupes de Montagne pour leur soutien!

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